Chapitre 1 : le voyage en train.
Cette année, l’automne semble arriver brusquement. En cette matinée du premier septembre, l’air est vif et doré comme une pomme. Malgré ce léger vent frais, je suis encore perchée sur la plus haute branche du chêne qui se trouve au fond du jardin. Je profite de mes dernières heures de liberté et de calme avant de rentrer dans la meilleure école de sorcellerie : l’école de Poudlard. Je connais déjà très bien les lieux, vu que j’y passe souvent mes vacances d’été, même si cette année, je suis restée avec mes parents.
Si actuellement, je suis dans le jardin de la ferme que mon père a réhabilité suite à notre arrivée de France dans ce coin paumé près de Londres en pleine campagne et dont le plus proche village de plus de trois maisons est à environ une bonne heure en voiture, dans moins de cinq petites heures, je quitterai la campagne pour prendre le Poudlard Express direction ma nouvelle maison pour les sept prochaines années scolaires.
Je me nomme Améntia B. Prince, comme la plus part des membres de ma famille, sauf exception, je suis une sorcière. Pas un de ces monstres hideux décrits dans les contes, malgré le fait que je trouve que ma grande tante maternelle ressemble beaucoup à la méchante belle-mère dans Blanche Neige, je ressemble à n’importe quelle gamine qui va bientôt avoir onze ans. Je suis assez grande pour mon âge, j’ai les yeux marron très foncé tirant sur le noir avec de très longs cheveux noirs toujours tressés. Quand ils sont détachés, ce qui est très rare, ils m’arrivent au niveau du bas des reins. Je tiens cette couleur ébène de mon père.
Toujours perchée dans mon arbre, je joue avec ma chouette blanche Eiden et mon chat de gouttière Frimousse qui ressemble comme deux gouttes d’eau au chat de la pub Félix, à part le fait que mon chat a le bout de sa queue blanc. C’est étrange, mais depuis un petit moment, j’ai les oreilles qui sifflent. Je baisse le son de mon mp3 qui est encore à fond pour voir si le problème ne vient pas de lui. Qu’est-ce que je ferai sans cette technologie moldu, pardon, je devrais dire non sorcière. Je ne m’en sépare jamais. À peine le son est-il baissé que j’entends la douce voix mélodieuse de ma mère qui hurle mon prénom dans toute la maison. Je me dépêche de descendre avant d’être attirée de force à elle par un sort dont elle garde bien le secret. Une fois devant elle, j’ai encore le droit à une leçon de moral sur ma future surdité.
- Tu vas finir par devenir sourde à force d’écouter cette musique à fond, essaye-t-elle de m’expliquer pour la énième fois. Je vais finir par lui jeter un sort pour bloquer le son, ajoute-t-elle avec autorité en sortant sa baquette.
Heureusement pour moi, mon père arrive à ce moment, il attrape ma mère par la taille, ce qui a le don de la calmer sur le champ.
- Dis-toi, mon ange, qu’elle va bientôt partir, donc qu’elle n’écoutera plus sa musique à fond.
Mais bien sur Papa, sur ce point, tu crois encore au Père Noël, mon mp3 est du voyage, je ne le laisse pas seul, il va s’ennuyer.
Quand on regarde mes parents, au premier abord, on se demande vraiment ce qu’ils font ensemble. Ma mère a les cheveux blonds foncés avec les yeux bleus gris alors que mon père a, comme je l’ai déjà dit, les cheveux couleur ébène et les yeux noires. Leur caractère est aussi très opposé. Ma mère est sage mais s’énerve facilement contrairement à mon père qui aime faire des blagues et qui reste calme dans n’importe quelle situation. Ma mère se nomme Alida B. Prince, anciennement Florence et mon père s’appelle James. Voilà plus de vingt ans qu’ils sont ensembles, filant le parfait amour.
Après avoir vérifié avec ma mère que toutes mes affaires étaient bien dans ma malle, on part enfin pour la gare londonienne de King’s Cross.
En sortant de la voiture, j’ose enfin poser une question à mes parents qui me brûle les lèvres depuis un moment.
- Pourquoi, je ne peux pas aller à l’école comme d’habitude par la voie des cheminées ?
- Il te faut prendre le même chemin que tout le monde pour découvrir la magie de cette école, explique ma mère avec un grand sourire. Et puis, tu ne vas pas laisser ton cousin tout seul dans le train.
- Tu vas pouvoir bientôt découvrir le monde merveilleux de Poudlard en version école, alors profites-en bien, ma puce, ajoute mon père.
On se dépêche d’aller sur le quai 9 ¾, après être rentré dans la gare. On traverse le mur qui nous emmène au train devant plein de moldus songeurs qui ne font pas attention. Je cherche des yeux mon cousin dès que je me suis habituée à toute cette fumée.
- Regardez, ils sont là bas, hurlais-je pour masquer le bruit de la locomotive.
On se dirige d’un pas pressé vers eux, comme mon cher cousin, ne m’a pas encore remarquée, je ne peux m’empêcher de lui sauter sur le dos en hurlant son prénom dans ces oreilles.
- Scorpius !
Il manque de nous faire tomber avec ces gestes très brusques pour me virer de son dos.
- Amen descends tout de suite, m’hurle-t-il dessus au bout d’un moment.
Je lui obéis sur le champ pour ne plus devoir entendre ce diminutif débile qu’il me donne. Je continue à me calmer puis me tourne vers nos parents qui parlent entre eux.
- Bonjour parrain, tante, disé-je avec un grand sourire qui fait trois fois le tour de mon visage comme à chaque fois que j’ai emmerdé mon cousin.
- Toujours aussi calme et douce, ma petite Améntia, me sort mon parrain ironiquement.
En fait, Scorpius est le fils de Drago Malefoy, grand et unique héritier de la famille Malefoy ainsi que d’Astoria, la sœur jumelle de maman. Scorpius ressemble autant à son père que moi au mien, l’image exactement de son reflet devant le miroir. Il est grand, les cheveux blonds tirant vers le blanc et les yeux bleutés.
- Dépêchez-vous d’y aller, les enfants, si vous voulez trouver un compartiment seul et tranquille.
Après un dernier adieu et beaucoup de recommandations, surtout pour ma part, on monte dans le train à la recherche de notre paradis.
Une fois notre place trouvée, je m’étale de tout mon long sur la banquette avec mon mp3 à fond.
- Père m’a dit que ton appareil musical ne fonctionnera pas dans le château.
- Je sais, mais ils me le font fonctionner pendant chaque vacances, à la fin je connais le sort, déclaré-je toute fière.
- Vu que tu préfères écouter ta musique, je vais aller faire un tour, m’annonce-t-il légèrement vexé.
À peine quelques minutes après son départ que la porte coulisse, je regarde les deux têtes inconnues qui semblent chercher une chose. J’enlève un des écouteurs pour les entendre au cas où ils me poseraient une question. La fille à la tête rousse prend l’initiative.
- Est-ce que par hasard, on pourrait s’installer dans ce compartiment avec toi, s’il reste assez de place pour nous deux, s’il te plaît, explique-t-elle à grande vitesse, j’ai presque eu du mal à la suivre, heureusement que j’ai de l’expérience.
- Bien sur, lui répondé-je avec un grand sourire pour leur faire comprendre que je ne mords pas.
J’attrape vite les affaires de Scorpius pour leur faire de la place, je les mets sous mes pieds puis me réinstalle en mode coucher. Pendant ce temps, elle s’installe avec le garçon. Je n’ai pas le temps de remettre la musique que la porte du compartiment coulisse de nouveau.
- Amen……………..
Je regarde mon cousin totalement furieuse, celui-ci admire les deux inconnus et au passage je finis sa phrase.
- Tia ! Qu’est ce que tu as encore perdu ?
Comme son regard passe des inconnus à moi à plusieurs reprises, je me décide à répondre à sa question muette.
- Je ne sais pas qui ils sont, alors assis et pas bougé, ajouté-je en lui tirant sur la manche.
Je m’oblige à m’asseoir normalement sur la banquette pour lui laisser de la place oubliant mon envie de dormir. Comme il ne bouge pas d’un pouce, je tire plus fort sur sa ceinture, cette fois, son cul se retrouve à côté de moi.
Les deux personnes d’en face nous regardent totalement étonnées. Il est sûr que de nous voir ainsi doit faire rire plus d’un, vu ce que je viens de faire à mon cher cousin.
La fille rousse prend encore l’initiative pour parler.
- Je me nomme Rose Weasley et voici Albus Potter.
Je manque de m’étouffer avec ma salive en entendant leur nom.
- Tu ne peux pas crever en silence, dit gentiment mon cher voisin d’à côté.
- Demandé si gentiment, je ne peux que refuser.
Je regarde Scorpius, rien qu’en croisant notre regard, on comprend la même chose.
- Moi, c’est Améntia B. Prince et là, la tête blonde, c’est mon idiot de cousin Scorpius Malefoy.
Un blanc se crée entre nous.
- J’ai de nombreuses fois entendu parler des exploits de vos parents, déclaré-je avec un grand sourire chaleureux pour essayer de casser la glace qui commence à se former entre nous.
Comme la glace ne semble pas vouloir se briser, je tente un autre sujet de discussion tout en suppliant mon cousin de m’aider.
- Vous pensez aller dans quelle maison, moi, franchement, je m’en fous un peu, vu que je suis la seule dans ma famille à aller à Poudlard. Mes parents ont fait leurs études en France, expliqué-je avec le plus grand des sérieux.
- Mon père m’a dit que j’irais peut-être à Serpentard mais comme ma mère a fait aussi ses études en France, j’irais peut-être ailleurs, poursuit Scorpius pour m’aider à les sortir de leur congélation.
Le jeune garçon nommé Albus semble ouvrir la porte du congélateur pour sortir du froid le premier.
- J’aimerai aller à Griffondor mais mon frère n’arrête pas de dire à tue-tête que je vais finir à Serpentard, annonce-t-il plus que déçu.
- Albus, on t’a déjà dit de ne pas toujours écouter James, s’empresse de dire Rose pour lui remonter le moral. Moi, je suis sûre d’aller à Gryffondor, ajoute-t-elle sûre d’elle et avec autorité.
- J’espère que l’on pourra essayer ………… d’être ………… euh………… amis malgré nos différences, bafouille Scorpius.
On le regarde tous les trois, surpris, puis, je me mets à rigoler car le rouge lui monte aux joues.
- Pourquoi tu rigoles ? me demande-t-il furieux. Je te signale que tu es la première à déclarer que l’on ne doit pas faire comme nos parents, ajoute-t-il très sérieusement.
- Je sais encore ce que je peux répéter en boucle mais c’est ta manière de le dire et tes joues qui sont drôles, disé-je en posant ma main sur son front faisant style de vérifier sa température, j’en profite pour lui ébouriffer les cheveux. Il est vrai que ça serait super bien d’être amis, ajouté-je dans ma lancée.
- Je suis d’accord avec vous. Et puis je peux être amie avec qui je veux, dit Rose. Ça fermera le claper de mon père.
C’est sur cette dernière note que l’on se décida d’essayer d’être amis contre l’idée de tout le monde, juste pour prouver que tout est possible, il suffit juste d’y croire.