Léïlan Valingaï (terminée)

Passeport.

Nom: C'est plutôt compliqué. En fait, officiellement, ma famille m'a reniée. Oui, je sais, cela semble difficile à croire, surtout si je vous dis qu'elle a fait les démarches alors que j'avais 11 ans. Mais, d'un sens, il y avait trop de divergences d'opinion. Cependant, je suis toujours une Valingaï : ma tutrice légale est ma cousine qui porte ce nom. Rares sont les gens au courant de cela.

Prénom: Je m'appelle tout d'abord Léïlan, et c'est le prénom dont je me sers le plus. Rares même en Russie sont les jeunes filles appelées ainsi. Sa finesse et sa signature raffinée en font son prestige. Sinon, en second prénom, c'est Laureleï. Mais je le trouve vilain et l'ai enterré dans le fin fond de ma conscience. Mais, il ne vaut mieux pas que je l'oublie, j'en ai besoin...

Date de naissance et âge: Ma naissance remonte assez loin, vers le13 décembre 2006. J'ai donc actuellement 13 ans.

Lieu de naissance et nationalité: Sachant que je suis née en Russie près de Moscou, je n'ai que la nationalité russe. Après, si l'on prend en compte la nationalité de ma tutrice, je serais aussi anglaise.

Sang: Ma famille se vantait aussi d'être sang-pur pour que je le sois. Cependant, je connais des sang-mêlés voire des nés-moldus intelligents et sympathiques mais des sang-purs idiots et antipathiques. A vrai dire, je me fiche de la pureté du sang.

Profession: Elève, professeur, auror ou autre en fonction de ce qui est disponible dans la liste disponible dans le règlement

Orientation politique: Il est hors de question que je sois conservatrice, vu que c'est justement ce qu'était ma famille. Modérée... Cela ne me plaît pas vraiment. Non, vraiment, il n'y a que le côté progressiste qui m'intéresse. Oui, je sais, j'aurais pu être neutre mais, voyez-vous, ce n'est pas mon genre.

Hors Jeu.

votre surnom ou prénom: Line, Léï, Emeline
Âge: 17 ans
Avatar: Amelia Dolore
Où avez-vous connu le forum: Par DH à la base je crois.

RP

Prologue

Patiente N°1, Poudlard. Nom : Léïlan Valingaï. Problèmes rencontrés : troubles psychologiques, suivi obligatoire jusqu'à sa majorité.

Levant les yeux de la feuille posée sur son bureau, la psychologue scolaire coupa son dictaphone magique puis soupira. Je l'entendais à travers la porte du cabinet, et moi aussi je soupirais. Oh, bien sûr, je savais pourquoi j'étais ici, mais je savais que j'y perdais mon temps. Mais lorsque l'on est catalogué comme fou, nous n'avons pas d'autre choix que de nous soumettre, sous peine de finir dans un asile. Je savais pourquoi elle soupirait : ce n'est pas parce que j'allais aux rendez-vous que j'obéissais. Souvent, les séances étaient meublés de mutisme profond, alors que la spécialiste tentait de me faire parler. Mais bien sûr, le temps aidant, j'avais développé mon petit caractère digne d'un cochon nain des campagnes anglaises (voire même d'un âne, selon les personnes). Mais, j'avais de quoi devenir irascible, susceptible, égoïste, froide et hautaine. On trahissait ma confiance une fois, jamais deux.
Enfin, l'on m'invita à entrer. J'y allais en traînant des pieds avec la jupe que j'avais enfilée après mes cours, mon débardeur et mes cheveux noirs dans lesquels j'avais fait aujourd'hui des mèches bleu-vertes. Dès que je poussai la porte, je compris que quelque chose avait changé, sans savoir si c'était l'air froid qu'arborait la psychologue ou la pièce sans décorations. Neutre face à ces changements, je m'assis sur une chaise face au bureau. Le silence fut assez dense durant quelques minutes, jusqu'à temps que la femme prenne la parole.

Je me présence : Madame Figory, ta psychologue à partir de maintenant. Je sais que tu as provoqué la démission de deux de mes collègues, mais je doute que tu y arrives avec moi.

Je ne pus cacher mon sourire ironique et moqueur face à ses paroles : on me disait ceci à chaque fois, mais cela n'avait rien changé. Mais, lorsque j'aperçus ce sourire, copie conforme du mien, sur le visage de cette Figory, je me dis que quelque chose devait aussi clocher chez elle.

Maintenant, tu vais tout me raconter, toute ton histoire. Sinon, j'ai de quoi te faire changer d'avis.

Je ne suis pas une gamine qu'on effraye, ni même qu'on menace.

Rien qu'au son de ma voix, on pouvait bien comprendre mon caractère : légèrement hargneux sans trop l'être, ironique sans excès, c'était tout moi. Je n'étais plus qu'un condensé d'émotions négatives les positives étant cachées sous un masque neutre que rien n'avait pu le faire enlever depuis deux ans.

Je le sais très bien. Mais je doute que vous préféreriez tout me révéler sous veritaserum. J'en ai le droit, je peux même vous montrer l'autorisation. En plus, je n'hésiterais pas à vous faire envoyer à l'asile à la moindre incartade.

Pourquoi me détestez-vous ?

Même si ma voix s'était réduite à un murmure, je n'avais pas baissé mes pupilles gris perle dans lesquelles dansait une fine flammèche rebelle mais gelée. J'avais bien compris qu'elle avait quelque chose contre moi, même si cela semblait l'étonner vu la surprise affichée sur son visage avant que sa froideur ne revienne.

Je n'apprécie ceux qui ont des rapports avec la magie noire.
C'est une magie comme une autre vous savez.

Un sourire presque joyeux apparut sur mes lèvres. Oui, finalement, je le pensais : la magie blanche valait autant que la magie noire. De plus, la noire était plus utile pour se défendre. J'avais plongé dans son étude malgré mon jeune âge et, si je n'arrivais pas à faire de grands sortilèges vu ma faible résistance, je commençais à en comprendre les mécanismes de base.

Mais soit. Pourquoi ne nous amusons-nous pas à parler de mon passé ? Si vous m'assurez que rien ne filtrera en-dehors de ce bureau.

Chapitre 1 : l'enfance

Bien, et si nous commencions par le commencement ?

Le commencement serait juste un tas informe mêlé de sang et de liquide dégoûtant, vous êtes sûre de ne pas vouloir commencer plus loin ?

Celui qui ne me connaissaient pas aurait pu afficher un air surpris devant mon sourire presque enfantin que j'affichais. Bien sûr, dès qu'on me connaissait, on savait qu'il s'agissait là de mon nouvel humour. Oh, bien sûr, je ne dirais jamais que mon humour d'avant était meilleur, loin de là : je savais cependant que celui-ci était bien plus grinçant et sinistre. D'ailleurs, vu le signe désespéré de la psychologue face à moi, j'eus un léger rire.

Ce que vous me demandez, vous l'aurez dans tous les papiers officiels mais soit. Je suis donc née à Moscou en Russie, le 13 décembre 2006. A cette époque, j'avais un frère de deux ans mon aîné, qui se nommait Nikolaï. Oh, il n'y a nul doute à dire que j'étais bien traitée, voire gâtée comme la petite princesse que j'étais. Mon frère, que j'appelais Kolia, était tout pour moi. Deux ans après moi, il y eut Alekseï, que je protégeais du mieux que je le pouvais, comme mon frère l'avait fait pour moi. Nous étions tellement soudés tous les trois...

M'arrêtant quelques instants, je marchais vers la fenêtre, regardant à travers la pluie qui tombait. Je détestais vraiment parler de moi, surtout de ces choses que je gardais précieusement pour moi, préférant en garder le souvenir douloureux pour moi seul. Remarquant certainement le trouble qui m'avait saisi, cette femme que je haïssais tout bas prit la parole.

Pourquoi en parlez-vous au passé, si vous étiez si proches ?
En quelle occasion parlez-vous des gens au passé ?

Mon ton polaire eut rapidement l'effet escompté : la blonde spécialiste garda le silence, pendant que je cherchais le moyen d'en parler le moins possible.

C'était le jour de l'anniversaire des six ans de Kolia. Ils sont venus le soir, alors que Mère nous amenait à nos chambres. Ils ont tué Aleskeï et enlevé Kolia. Moi, je n'ai rien eu mais je me rappelle de tout, même si je n'ai compris qu'il y a peu la véritable raison. Mes parents étaient mangemorts certes, mais ils n'avaient pas obéi à un ordre de leur supérieur. Celui-ci s'est donc attaqué à la chose la plus chère pour une famille de sang-pur, noble et riche : l'héritier.

Mais pourquoi parlez-vous de lui au passé, alors qu'il n'est pas reconnu comme mort ?

Vous n'êtes qu'une blondasse.

Pardon ?

Vous n'êtes qu'une blondasse. N'importe qui sait que, lorsqu'on se fait enlever par les mangemorts, on n'a aucune chance de s'en sortir. Ils ont dû le torturer jusqu'à ce qu'il meure.

Je savais très bien que ce n'était pas l'avis de cette femme mais, pour une fois, elle se tut. J'avais bien été la seule à penser cela, et j'étais toujours la seule d'ailleurs. Mais qu'importe : j'avais mon opinion, c'est tout ce qui comptait.

Et après ? Que s'est-il passé ?

J'ai voulu apprendre la magie noire.

Un silence lourd s'abattit dans la salle, rendant l'ambiance presque polaire. Alors que je fixais la psychologue d'un oeil torve amusé, je vis qu'elle avait pâli et décidais de continuer à parler

J'avais neuf ans je crois. Je voyais souvent mes parents lire ce genre de manuels, même s'ils disaient ne plus être mangemorts, et cela m'a intrigué. Alors, j'ai voulu apprendre. Ils ne m'avaient appris que la théorie et moi, j'apprenais la pratique en volant leurs baguettes la nuit. J'aimais cela vous comprenez. La sensation de puissance, de dominer, de pouvoir tout simplement. Et puis, la lettre pour Poudlard est arrivée, en plein pendant mes entraînements. Je suis donc venue ici, avec mon mignon petit caractère naïf et timide.

Pourquoi vous détestez-vous ainsi ?

Je haïs ce que j'étais. Cela ne m'a apporté que des malheurs après tout.

Chapitre 2 : la première année à Poudlard

Plusieurs minutes se furent écoulées depuis mon dernier aveu. Durant ce temps, aucune de nous deux n'avait parlé et je regardais par la fenêtre pendant qu'elle semblait plongée dans ses pensées, appréhendant peut-être la suite de mon histoire. Enfin, elle reprit la parole.

Votre arrivée à Poudlard s'est bien passée ?

Elle n'a qu'à trop mal commencé on va dire. Elle a même trop bien débuté, j'aurais dû m'attendre à ce que cela ne dure pas.

Lorsque l'on m'entendais, on aurait pu dire que j'étais quelqu'un d'assez pessimiste, ce qui n'était pas faux. Après tout, si le bonheur existait, il devait être dans une pochette-surprise au cadeau très rare à trouver. Je ne pensais pas avoir trouvé ce genre de cadeaux dans mon cas : y avais-je déjà eu le droit finalement ?

J'ai été répartie chez les Serdaigles, ce que ma mère voulait au départ ou plutôt faisait semblant de vouloir... Après tout, qui voulait d'un Serdaigle mangemorte ? Presque personne. Mais moi, quand j'ai su que j'étais chez les bleus et argents, j'étais heureuse. Je leur correspondais sans nul doute, et savais que je n'allais pas vraiment être embêtée.

Et... Quand cela s'est-il terminé donc ?

La première fois que j'ai eu affaire à des mangemorts. Voyez-vous, j'étais persuadée à l'époque que mes parents disaient vrais, qu'ils n'étaient plus mangemorts. Pourtant, on m'a attaqué à la Cabane Hurlante pour se venger d'eux. J'aurais pu en mourir si le professeur de DFCM de l'époque, Mr Nozdormu, ne m'avait sauvé.

Vous devez donc lui être reconnaissante de vous avoir sauvé la vie.

Je l'ai été. Je pense maintenant qu'il l'a fait juste pour être honnête envers lui-même, et pour faire son job. Nous nous sommes longtemps battus côte à côte, j'ai même eu le procès que vous connaissez pour avoir tué deux mangemorts afin de le protéger.

Depuis quand pensez-vous cela ?

Depuis la prise de pouvoir des Mangemorts à Poudlard. Il n'a même pas été là alors que les Aurors et les membres de l'Ordre avaient des suspicions. Et puis, après, il est parti de l'école. Il m'avait prévenu d'une mission, une soi-disant recherche d'objets pour abattre les Mangemorts. Cependant, les Mangemorts ne sont plus, et je n'ai jamais eu de nouvelles.

Il aurait pu avoir un problème...

Non. Je sais qu'il m'a trahi.

Chapitre 3 : La deuxième année

Oh, cette psychologue a bien essayé de me convaincre du mal-fondé de mes pensées mais rien n'y a fait : je n'ai changé pour autant d'avis. Oui, je suis têtue et alors ? C'est bien l'un des rares traits de caractère que j'avais conservés.

Vous semblez avoir énormément changé en peu de temps.

J'en avais assez de souffrir par la faute des autres. Je préfère dominer le monde de haut et faire la reine des glaces, cela est bien moins. Nous ne sommes pas incommodés par les autres. Je me protège comme je peux.

Et ce sadisme dont on m'a parlé ? Tous ceux qui vous ont côtoyé durant votre première année vous supportent-ils ainsi ?

Une seule de mes amies continue à l'être, et nous sommes même devenues meilleures amies malgré notre différence. Elle s'appelle Kate Copered, et est en septième année chez les Gryffondor. Elle me connaît presque par cœur, et sait comment me garder comme avant. Le reste n'est qu'un ramassis d'idiots et ne mérite pas mon attention.

Vous êtes dure avec le monde... Que pensez-vous de la situation actuelle ?

Je ne pus m'empêcher d'esquisser un léger sourire face à cette question qui m'amusait énormément. Comptait-elle me juger là-dessus ? Pensait-elle que j'avais pris un statut conservateur vu ma parenté ? Ou un statut modéré comme ma tutrice ?

Contrairement à votre pensée, je suis plus tournée vers les progressistes. J'ai déjà rencontré une personne qui sont dans les premiers à avoir eu cette pensée, si ce n'est pas le premier. Il m'a énormément ouvert les yeux, même si je le détestais au début.

Et... le reste ?

Les cours ? Comme d'habitude, je suis attentivement, comme tout Serdaigle, tous les cours proposés, me payant même le luxe d'avoir de bonnes notes. J'aime apprendre, je ne le cache pas le moindre du monde.

Et la magie noire ?

A votre avis ?

J'avais vu l'éclat d'appréhension dans son regard lorsqu'elle avait posé sa question et en ricanait silencieusement. J'aimais cette aura de peur chez les gens faibles qui, comme elle, croyaient que la magie noire incarnait le mal. Oui, je l'étudiais toujours, mais en cachette dans la Salle sur Demande.

Je pense qu'on va s'arrêter là pour cette séance, mademoiselle Valingaï. J'espère que vous serez aussi communicative le mois prochain.

Je n'eus même pas un seul mot envers la femme blonde qui voulait que je la salue avant de partir. Je me détournais simplement d'elle, fermant la porte derrière moi pour rejoindre les appartement que j'occupais avec Eléa, femme que je détestais aussi bien. Sur la route, je ne pouvais m'empêcher de soupirer : quelle chienne de vie... Personne ne se rattrapait dans la bêtise humaine.

Fiche terminée red