Un entretien peu banal [FE Luna]

Il était 6H du matin, au réveil d'une maison dans le Dorset, comté d'Angletterre. La mère d'une famille de quatre membres, deux parents, deux enfants, se réveilla automatiquement. Elle n'avait aucunement besoin de réveil, n'étant pas très portée sur la "grasse-matinée", contrairement, malheureusement à ses enfants ou à son mari. Comprenant quand même qu'on puisse avoir besoin de repos, elle sortit doucement et délicatement de son lit pour descendre dans la cuisine. Sa baguette fendit l'air pour que toute la cuisine s'anime, alors qu'un sortilège protégeait les chambres à coucher des bruits provenant du reste de la maison.

Du thé et une pomme furent déposés sur la table, devant une chaise qui était elle même positionnée en face d'une large fenêtre. Luna Scamander, née Lovegood, s'installa à cette chaise et observa le paysage de ses yeux bleus vaporeux déjà grand ouverts malgré l'heure "auror-ale". La cuisine ne cessa pas de fonctionner néanmoins, la blonde agitant de-ci et de-là sa baguette pour préparer les petits déjeuners des prochains réveillés.

Une demi-heure plus tard, la mini-pendule offerte plus de dix ans auparavant, lors du mariage de Luna par la famille Weasley, annonça que Rolf Scamander ne dormait plus. Alors qu'il ne fit pas de bruit en entrant, Luna déclara tout de même au moment où il franchissait la porte un tonitruant et clair:

Le Billywig n'est autre qu'un insecte qui provoque, avec sa piqüre, le tournis et une lévitation. C'était la meilleure comparaison qu'elle avait pu faire lorsqu'elle parlait de sa rencontre avec Rolf. Elle lui avait tout de suite déclaré qu'il lui faisait le même effet qu'un Billywig multiplié par 1.000. C'était devenu au fil du temps un petit surnom gentil comme ont parfois les couples... originaux.

De toute façon, comment ne pas tomber dans ces comparaisons avec des créatures magiques lorsque deux animalistes se marient et fondent une famille. Les bébés sont déclarés aussi dangereux que des cocatris en rut, aussi affectueux que des boursouflets mais aussi incompréhensibles qu'un Sphinx.

Rolf salua sa femme d'un baiser dans le coup, tandis que la blonde agitait une nouvelle fois sa baguette, et qu'une chaise et des couverts réagirent immédiatement en s'installant en face de l'épouse. Rolf ne se fit pas prier et dès qu'il s'assit, commença à boire son thé qui était déjà apparu dans son bol. Au bout de quelques minutes de silence et de contemplation de l'aube, Rolf prit la parole:

Le souhait du mari n'était pas caché, il aurait bien aimé continuer à vivre avec sa femme comme deux aventuriers sur une île déserte. Mais elle avait une conscience politique qui s'accroissait de plus en plus et demandait à être canalisée. Un poste au ministère de la magie lui ferait le plus grand bien, elle en était certaine, cela lui permettrait de redévelopper des liens avec ses anciennes connaissances, pouvant ainsi les croiser plus souvent (elle regrettait de ne voir que très rarement son ancienne meilleure amie et ses amis d'antan avec qui elle s'était battue contre les Mangemorts) et aussi de gagner un peu d'argent. Quoique Rolf dise, ils devaient constamment vendre des articles pour garder une certaine indépendance. En effet, la famille Scamander était assez riche, du fait de la popularité des livres du patriarche Newt ("Animaux Fantastiques" en est à sa 52ème édition) qui a permit de grandes études aussi pour ses enfants et petits enfants. Mais Luna ne voulait pas dépendre de sa belle-famille qu'elle aimait pourtant bien, car sa fierté lui disait qu'elle ne pouvait accepter d'elle que ce que son père pouvait offrir à Rolf. Or, le Chicaneur était revenu à ses tirages d'antan qui étaient certes respectables mais pas très beneficitaires.

Luna regarda quelques instants sans parler son mari qui stoppa son deglutissement. Elle sourit, mais ne dit rien. Alors qu'il s'était détendu, pensant que sa femme ne s'énerverait pas sur lui, une voix douce, claire mais autoritaire énonça:

Après avoir tiqué au début de cette annonce, Rolf perdit son sourire matinal et tenta le regard de Niffleur battu. Luna détourna les yeux à temps et sortit, sa chemise de nuit bleu pâle flottant sur le carrelage de la cuisine.

Elle se prépara consciencieusement, pour une fois, car un entretien d'embauche se devait d'être préparé : Elle allait rencontré un relativement jeune directeur du département de contrôle et régulation des créatures magiques. Elle n'aimait pas cette appellation. Elle savait que si un jour elle devait diriger ce département, elle changerait ce nom pour quelque chose de moins liberticide. "Relations entre sorciers et autres êtres magiques" peut être. Sa baguette courba ses cils, mit du fard à paupière bleu-nuit, du rouge à lèvre brun, mais c'était tout. Elle n'était pas très coquette et ne disposait, au contraire de sa fille, que de très peu d'instruments de torture de "produits de beauté".

Après avoir embrassé son mari une dernière fois, elle partit en transplanant, emmenant avec elle un petit sac légèrement agrandit qui comportait des recommandations de Newt Scamander, d'articles de journaux qu'elle avait écrit sur des créatures magiques, de fiches des caractéristiques des créatures qu'elle avait découvertes durant sa petite carrière, ainsi que d'une lettre de motivation. Elle possédait bien sûr sa baguette et son nécessaire quotidien, bourse, écaille de Kappa porte bonheur (c'était le premier trésor qu'elle avait trouvé, dans la mer du Japon.)...

Elle arriva par l'entrée des visiteurs du ministère, composant le 6-2-4-4-6 et donnant nom et prénom et raison de sa présence. Un badge "Luna Lovegood-Scamander ; Futur employée (?)" apparut que la blonde s'empressa de porter à sa robe de sorcière noire avec des reflets bleu-sombre.

Luna se dirigea vers le cabinet du vigile où elle se fit enregistrée sa baguette, puis se dirigea vers les ascenseurs. Du niveau 8 jusqu'au niveau 4, Luna dû attendre sous les notes de bureau, à côté de sorciers potentiellement futurs collègues commençant leur journée. Luna croisa deux visages familiers à qui elle sourit et expliqua brièvement le but de sa visite. On l'encouragea, et enfin, elle apparut devant le bureau du directeur du département.

La femme de bientôt 40 ans frappa à la forte, et l'ouvrit lorsqu'un "entrez" tonitruant l'y invita. L'homme devant elle n'était pas repoussant au regard, pas trop le même style que Rolf, qui était plus chétif, et un peu plus troublant que son mari. Néanmoins, elle garda la tête froide, sourit au monsieur, et s'assit lorsqu'il lui y invita. Enthousiaste, Luna commença la discussion, croyant que montrer qu'on avait de l'énergie à revendre était toujours positif. En même temps qu'elle parlait, elle sortait document sur document.