Elle & Lui ...

Invité

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Elle :

Les trains sifflaient à mes oreilles me rendant presque sourde, pendant quelques instants. Les gens me bousculaient, sans se rendre compte qu'ils me projetaient de quelques centimètres à chaque fois. Plus ils me bousculaient, plus je me rapprochais dangereusement de la ligne jaune qu'il ne fallait surtout pas dépasser au risque de mourir sous un des monstres métalliques qui nous rendaient tellement service, ils étaient même indispensables ...
Mes mains tremblaient et convulsaient, malgré le livre qui les occupaient et oui le seul moyen de calmer mon stress est de lire et ce jour-là j'avais pris l'un de mes préférés Des fleurs pour Algernon. Soudain j'entendis la voix qui annonçait que le train que j'attendais si impatiemment venait d'arriver. Je devins plus nerveuse que je l'étais, me balançant silencieusement sur le côté droit, puis sur le côté gauche, d'un mouvement régulier et imperceptible à l'œil nu comme j'ai l'habitude de faire. Il faut que j'attende combien de temps encore ?

Lui :

Depuis le début du voyage, j'essayais de m'occuper comme je pouvais. Tout d'abord, j'observais les gens, scrutant leurs manies et leurs habitudes. Mon voisin de siège était du genre de bourgeois coincé qui se tenait droit, il faisait tourner une alliance imaginaire montrant inconsciemment qu'il venait de divorcer, il avait un regard dur et des mains calleuses. Celle qui se trouvait devant moi était une jeune femme de dix-huit ans passant tout son temps à faire des tests et à lire des articles sur la manière de se mettre du rouge à lèvres ou comment séduire un garçon en sept minutes ( oui cela existe véritablement) bref des âneries qui passeront avec le temps, du moins j'espère . La vieille femme à la teinture blonde platine ratée elle était en diagonale de mon siège, s'était endormie à peine cinq minutes après le début du voyage, ronflant énormément.
Moi j'avais passé mon temps à regarder dehors, laissant mes yeux se poser sur le paysage qui défilait à toute vitesse. Mes pensées étaient dirigées sur une seule personne : elle. J'espérais qu'elle serait là, à attendre sur le quai me cherchant du regard et vu qu'elle serait nerveuse, elle serrerait entre ses doigts l'un de ses livres préférés.
Le conducteur annonça que nous entrons en gare, je voyais le train qui ralentissait jusqu'à s'arrêter. Je me levis aussitôt, les faisant tous sursauté, pris ma valise en vitesse et enfin me mit devant l'une des portes coulissantes. Il faut que j'attende combien de temps encore ?

Elle :

Sa y est, enfin ! Les portes s'ouvrent dans un bruit singulier, plusieurs personnes descendent avec une valise ou un sac sous le bras et parfois même plusieurs. Des gros, des minces, des petits, des grands, il y a de tout ! Sauf lui, mais où est-il donc passé ?
Quelques secondes passent mais, pour moi cela semble une éternité, d'une main tenant le livre de l'autre je remets mes cheveux en place signe que ma nervosité est pratiquement à son comble.
Il est là. A même pas cent mètres de moi, tenant son sac par la bretelle. Il me sourit et descend la marche, parmi la foule je ne le vois pas mais j'aperçois ses cheveux bruns en bataille qui comme d'habitude ne sont jamais coiffés. Je m'avance vers lui, du moins en sa direction esquissant du mieux que je pouvais les voyageurs. J'accélère et j'arrive enfin à sa hauteur, il pose le sac et n'échange aucun mot, il regarde mon bouquin une fraction de seconde que je fis tomber sous le choc.
Moi-même je ne parlai, je posai juste mes mains fraîches sur son visage. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu son visage aux traits si doux, ses yeux verts tirant aux marrons vers la pupille ou encore ce sourire si familier. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas touché. Il me prit dans ses bras, à ce contact je frissonnai légèrement, n'entendant plus les trains ni les gens qui passaient, j'entendais juste mon cœur qui bâtait si vite que j'en avais le souffle coupé. Cela faisait si longtemps ...

Lui :

La porte coulisse devant moi, je m'arrête sur l'une des marches, ce qui me permet d'avoir une vue d'ensemble. De ce petit observatoire je l'aperçois, qui me cherche et qui en levant les yeux rencontrent les miens. Les gens crient et poussent derrières, je m'empresse de descendre, mon sac en bandoulière dans le dos. Après avoir posé mes deux pieds sur le sol, je me mis en marche. Direction elle, tout simplement elle et personne d'autre. Je marche une minute tout au plus, ne m'arrêtant pour rien au monde, bousculant au passage quelques personnes mais qu'est-ce-que je m'en fiche !

Je m'arrête, elle est là, devant moi. Aussi belle et même plus belle que lorsque je l'ai quitté. Tout chez elle m'avait manqué, depuis sa nervosité légendaire qu'elle essayait tant bien que mal de la cacher en ayant dans ses mains l'un de ses bouquins fétiches, jusqu'à son sourire qui me faisait chavirer à chaque fois qu'elle le faisait apparaître. Elle s'avança vers moi, aucun de nous deux ne parlait. Les mots n'étaient que superflus et indésirables, chaque geste avait une signification particulière pour moi et je les comprenais parfaitement. Elle posa ses mains fraîches sur mon visage, me tétanisant complètement. Pourquoi me faisait-elle cet effet là à chaque fois ? Je m'en fichais parfaitement, j'étais tellement bien. Doucement je l'entourai de mes bras, je sentais qu'à ce contact qu'elle frissonnait. Cet instant était magique pour moi et inoubliable.

Cela faisait si longtemps ...

By Kate S. Copered

Je me suis permis d'ouvrir un sujet pour les coms ici.

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