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| Sous la coupe de Rogue | |
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Invité Invité
| Sujet: Sous la coupe de Rogue Jeu 23 Oct - 20:16 | |
| résumé: Harry est adopté (à contre cœur) par Severus Rogue. Les principes d’éducation de ce dernier traumatisent le survivant. Rogue ne voit pas Harry comme une arme mais comme un adolescent et lui rappelle que son attitude rebelle ne peut survivre à Voldemort. Harry, qui s’affole à l’idée de passé l’été avec le redoutable mangemort, découvre avec stupeur que celui-ci a une fille de 18 ans. Dementia Rogue Parker Johnson. Parker ? Johnson ? En effet, en moins de un an, le jeune fille s’est mariée et a divorcé deux fois. De plus, le secret de sa naissance cacher la clef de l’engagement de Rogue chez les mangemorts. Si vous voulez me laisser des commentaires, et ça fait toujour plaisir, c'est par LA!!!!annonce: Je cherche toujours des dessinateurs pour illustrer mes fics sur mes blogs. si quelqu'un se sens, qu'il n'hésite pas à me contacter!!!
Dernière édition par khalya le Jeu 13 Nov - 22:04, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: chapitre 1 partie 1 Jeu 23 Oct - 20:28 | |
| - sauf le respect que je vous dois Albus, vous avez perdu l'esprit !
- c'est ce que dit la gazette du sorcier, répondit le directeur, les yeux pétillants de malice
Severus Rogue leva les yeux au ciel
- La gazette est un ramassis d'incapable à la solde d'un ministre imbécile. S'ils préfèrent tous vous ridiculiser plutôt que d'admettre le retour du seigneur des ténèbres, grand bien leur fasse. Mais je ne vois pas le rapport avec la raison de ma présence ici.
Albus ôta ses lunettes et se frotta les yeux.
- Severus, vous savez que la presse s'attaque aussi à Harry. Sa famille moldue a refusé de le prendre en charge à nouveau. Même si je les y contraignais, la protection du sang de sa mère lui a été retirée.
- Pourquoi ne va-t-il pas avec Black, dans ce cas, cracha Rogue
- Sirius est toujours recherché. Harry a besoin de stabilité et avant que vous ne me citiez la moitié des familles sorcières, il a besoin à la fois de quelqu'un d'assez puissant pour le protéger efficacement et de quelqu'un qui voit en lui un adolescent normal et non le héros du monde sorcier à ne contrarier sous aucun prétexte.
- Et bien sur, je serais le seul à remplir ces conditions, remarqua sarcastiquement Severus.
Albus eut un petit rire amusé.
- Vous êtes également celui en qui j'ai le plus confiance
- La flatterie ne donnera rien, Albus, de plus vous oubliez un détail.
- Lequel ?
- Potter et moi ne pouvons pas nous voir !
- Voyons Severus, protesta Albus sur un léger ton de reproche, l'animosité qui vous liait à James n'a plus de raison d'être... Harry n'a qu'une ressemblance physique avec son père. Et l'hostilité que vous éprouvez l'un pour l'autre est de votre fait. Cet enfant n'avait aucun a priori vous concernant.
Severus s'abstint de toute réponse. Parfaitement conscient d'être dans son tort, il détourna la conversation.
- Et Black ?
- Et bien ? demanda innocemment Dumbledore
- Ne jouez pas à ça avec moi, Albus, on ne parle pas de baby-sitting là, on parle d'adoption, d'adoption définitive. Bon sang, cria t il en se levant, vous croyez que Black va accepter de me voir avoir tout pouvoir sur son précieux filleul ? Il connaît pourtant mes principes d'éducation ! Je ne m'en suis jamais caché !
- Sirius a déjà accepté, Severus.
Sous le choc, le froid maître des potions retomba assis sur son fauteuil.
- Mais... mais... Pourquoi ?
- J'ai su le convaincre que j'agissais dans l'intérêt de Harry et, que ma décision étant irrévocable, il faciliterait grandement les choses en n'opposant pas une résistance aussi pénible qu'inutile
Au nom d'Harry, Rogue eut un sursaut
- Et Potter ? Il va passer d'une vie tranquille et sans contrainte à une éducation stricte et sous ma coupe sans opposer de résistance peut être ?
- Vous pourriez être surprit. Harry a cruellement manqué de soin et d'affection tout au long de ces années. Regardez les enfants Weasley, Molly est une mère implacable mais ils ne l'échangeraient pas contre toute la tranquillité du monde. Alors dans un premier temps, il se rebellera sûrement. A vous de vous montrer ferme et de lui faire comprendre que ceci n'est pas une punition, et que vous ne représenterez pas uniquement l'autorité mais aussi l'aide et le soutien.
Rogue s'enfonça davantage dans son fauteuil, le regard maussade. Aide et soutien ? Au fils Potter ? Et pourquoi pas des câlins et des histoires le soir avant de dormir, tant qu'on y était ?
- Albus, soyons sérieux, voulez vous ? Je ne sais pas m'y prendre avec les enfants !
- Allons, allons, votre classe reste toujours sous un contrôle absolu !
- Terroriser des élèves est bien plus facile que d’en élever un seul.
- Je suis sur que vous vous en sortirez à merveille.
Rogue lui jeta un regard absolument glacial.
- Je fais un père désastreux, Albus. Enfin, regardez-moi ! Je ne suis pas fait pour ça !
Albus se leva et vint poser une main sur l'épaule de Severus tout en plongeant ses yeux bleus pétillants dans le regard sombre de son protégé.
- vous avez vraiment toute ma confiance Severus
Rogue soupira, ce n'était pas loyal comme technique... Il n'avait jamais rien pu refuser à Dumbledore quand celui-ci lui rappelait la confiance qu'il plaçait en lui envers et contre tous. Une fois encore, il allait céder aux caprices de ce vieil enquiquineur.
- Très bien, grogna t il en passant une main sur son visage, où dois-je signer ?
Albus fit apparaître quelques parchemins et papiers moldus devant son professeur de potion. Severus vit au premier coup d'œil que les signatures Vernon Dursley et Petunia Evans épouse Dursley étaient déjà apposées sur les documents. Il signa à l'emplacement qui lui était réservé sous le sourire de Dumbledore.
C'était fait. Aux yeux du monde sorcier comme du monde moldu, il était désormais le père officiel d'Harry Potter.
- et Potter ?
- Severus, reprocha amicalement Dumbledore, il va falloir cesser d'appeler cet enfant Potter
Rogue le fusilla du regard et considéra un instant la possibilité de céder à ses instincts de mangemorts et de tuer le vieux directeur. Mais, voyant que son regard glacial n'avait absolument aucun effet sur Dumbledore, il se résigna à céder du terrain.
- Bien. Et Harry ? Quand allez-vous lui parler de cette nouvelle situation ?
- Il le sait déjà
- Quoi ? Mais comment ? Quand ?
- Mon cher Severus, je lis en vous comme dans un livre.
Rogue croisa les bras, furieux d'être aussi prévisible aux yeux de son mentor. Ils restèrent ainsi plusieurs minutes en silence, puis, la curiosité l'emportant sur le ressentiment, il le brisa.
- et comment a-t-il prit la nouvelle ?
- plutôt bien.
- Développez Albus
- Que voulez vous savoir Severus, soupira Dumbledore, il n'a pas hurlé que c'était hors de question, il ne s'est pas énervé. Il a semblé ...résigné. Il a juste dit que vous n'accepteriez jamais.
- Donc il n'a pas réagit car il pense que tout ceci ne se concrétisera pas.
Albus ne put retenir un sourire devant l'air vexé de Rogue. Il jugea qu'il valait mieux s'abstenir d'expliquer au professeur qu'Harry n'avait accepté cette adoption que parce que Sirius le lui avait demandé en lui assurant que ça ne changerait rien entre eux.
La cohabitation serait difficile, certes, mais il était persuadé qu'elle serait, sur le long terme, bénéfique à ses deux protégés. Harry avait besoin de quelqu'un qui se soucis de lui, et pas parce qu'il était le survivant. Et Severus avait besoin de se sentir utile et de faire ses preuves en tant que père. Et de cesser de culpabiliser de n'avoir pu empêcher la mort des Potter.
- Très bien, soupira Rogue, où est Pot... Harry ?
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Harry jeta une pierre dans l'eau. Il savait qu'il était tard, il savait qu'il n'avait pas le droit d'être au bord du lac à cette heure ci, mais pour tout dire, il s'en fichait. Que pouvait on lui faire ? Lui retirer des points ? Les vacances étaient commencées depuis deux jours. Ils ne pouvaient rien lui faire. De toute façon il s'en fichait. Voldemort était de retour. Il était revenu et il avait tué Cédric. Et lui, il s'était juste enfui. Quel héros...
Et le pire dans tout ça, c'est qu'on ne le croyait pas, on le faisait passer pour un fou ou pire encore pour un mythomane.
Il jeta rageusement un autre caillou dans l'eau.
Et les Dursley qui ne voulaient plus de lui. Pas qu'il n'ait jamais été heureux avec eux, mais le 4 Privet Drive avait toujours été son foyer. Plus maintenant. Personne ne voulait s'encombrer d'un gamin qui attirait les ennuis comme un pot de miel attire les ours.
Il lança un autre caillou.
Et cette histoire avec Rogue. L'adopter ? Sa vie n'était elle pas assez désastreuse comme ça ? Ou alors c'était sa punition pour avoir laissé Cédric mourir. Même Sirius voulait qu'il aille avec Rogue. Même Sirius, c'était tout dire. Oh il lui avait promit qu'ils continueraient à se voir et même plus qu'avant, mais il ne voulait pas s'encombrer de lui. Si Sirius lui-même pensait qu'il méritait une telle punition...
Il soupira. Hermione et Ron ne se doutait de rien. Ils ignoraient que les Dursley ne voulaient plus de lui. Ils croyaient qu'il allait prendre un autre moyen de transport que le Poudlard Express, par sécurité. Ils étaient à présent dans leurs familles, eux, avec des gens qui les aimaient.
Il secoua la tête pour chasser ces idées noires. Il n'allait tout de même pas reprocher à ses amis d'avoir des parents et une famille aimante.
Un bruit de pas le sortit brutalement de ses pensées. Il bondit aussitôt sur ses pieds, sa baguette tendue devant lui.
- Expelliarmus !
Rogue fit un simple mouvement de la main et détourna le sortilège. Harry déglutit péniblement.
- oups, pensa t il, il va me crucifier sur place.
Mais Rogue se contenta de le regarder sans mot dire. Harry le dévisagea un instant et son cœur manqua un battement. Sa gorge se serra douloureusement. Il ne savait pas comment, mais il savait. Rogue avait accepté.
Son maître des potions sembla pousser un très léger soupir avant de s'adresser à lui.
- Je crois qu'il faut qu'on parle.
Obéissant à la demande implicite, Harry ramassa sa cape et suivit Rogue jusqu'à son bureau dans les cachots. Durant le trajet d'une dizaine de minutes, ils n'échangèrent pas un mot.
Harry marchait à quelques pas derrière son professeur qui semblait furieux. Si, comme s'en doutait Harry, il avait accepté l'adoption, il ne l'avait pas fait de gaîté de cœur.
Rogue ouvrit la porte de son bureau et indiqua d'un geste sec à Harry de prendre place dans un fauteuil. Il s'installa à sa propre place et inspira profondément, les yeux fermés. Harry déglutit avec difficulté. Ca s'annonçait mal. Il sentait qu'il avait intérêt à désamorcer la situation et vite.
- je suis désolé monsieur.
Rogue rouvrit les yeux et fixa Harry. Au bout de quelques instants de silence, il soupira
- pourquoi ?
La voix grave et posée de Rogue, dénuée de toute colère, fit sursauter Harry
- et bien, bafouilla t il, je suppose que vous avez accepté le...la...
- L'adoption ?
- Oui
- En effet.
Harry baissa la tête. Il le savait mais l'entendre dire était quelque peu perturbant.
- Harry ?
Il sursauta de nouveau. Harry ? Rogue ne l'appelait jamais ainsi. Il hurlait Potter, la plupart du temps.
- Pourquoi es tu désolé ?
Harry cilla devant le tutoiement, mais il supposait que, maintenant que Rogue l'avait adopté, c'était normal. Après tout il n'était plus un simple professeur pour Harry. Il réalisa que le professeur attendait toujours une réponse.
- Parce qu'on vous a forcé à m'adopter alors que vous me détestez, et pour être allé au bord du lac alors qu'il faisait nuit, énonça Harry à voix basse, la tête baissée.
« Et pour avoir laissé Voldemort revenir et tuer Cédric, pensa t il amèrement. »
Rogue l'observa en silence un moment.
- bien, répondit il, alors reprenons dans l'ordre. Le professeur Dumbledore ne m'a pas obligé à t'adopter. Il m'a convaincu. Ensuite, je ne te déteste pas. Tu m'agaces profondément avec ta manie de chercher les ennuis...
- Je ne cherche pas les ennuis, coupa Harry, les dents serrées, ils me trouvent tous seuls !
Rogue ne releva pas l'interruption. Il ne reprendrait pas l'éducation du garçon ce soir. Mais son insolence devrait cesser.
- Mais, reprit il en tentant de ne pas laisser son irritation transparaître dans sa voix, je suis sur qu'en faisant des efforts, tous les deux, nous pourrons dépasser cela. Ensuite, je ne vois aucun inconvénient à ce que tu sois allé au bord du lac. Tu es en parfaite sécurité à Poudlard et aucun couvre feu ne t'avait été notifié. |
| | | Invité Invité
| Sujet: chapitre 1 partie 2 Jeu 23 Oct - 20:29 | |
| Rogue se tut un instant. Devait il poursuivre ? Ou attendre pour parler des pensées qu'il avait capté chez Harry à un moment plus propice et dans un lieu plus chaleureux ? Il se décida pour un compromis.
- Quand au retour du seigneur des ténèbres, je te garanti que tu ne pouvais rien faire.
Harry ouvrit la bouche pour protester. Rogue le fit taire d'un geste de la main.
- Le sujet est difficile et je préfère qu'on en parle plus tard. Dès que nous serons rentrés au manoir, nous pourrons avoir cette conversation si tu le désires.
- D'accord, souffla Harry
Rogue observa un instant le jeune homme assis en face de lui. Il allait aborder le passage déplaisant.
- Harry, je voudrais mettre au clair certaines choses avec toi.
- Oui monsieur
- Père.
- Je vous demande pardon, s'étrangla Harry
- Je suis désormais ton père et c'est ainsi que tu dois me nommer. C'est un minimum de respect à mon avis.
Harry pâlit brusquement et Rogue se fit la réflexion qu'il était peut être allé un peu trop vite. Le gamin était déjà perturbé et cela faisait peut être un peu trop pour lui. Mais d'un autre coté, il avait des principes d'éducation stricts ; principes qui pouvaient paraître archaïques, voire cruels pour certaines familles « modernes » et laxistes comme les Weasley, mais qu'il refusait d'abandonner. Et le respect en faisait partie.
- Harry en m'appelant père, tu ne renie pas James Potter. Il sera toujours ton père. Disons que je prends le relais.
Harry acquiesça.
- Je m'appelle toujours Potter, n'est ce pas ?
- Oui, le rassura Rogue, tu ajouteras juste Rogue à la suite de Potter sur les documents officiels. Mais au quotidien, tu n'es pas obligé de l'utiliser.
- Merci, souffla Harry
- Bien, reprenons. Il y a donc certaines règles que je veux impérativement que tu suives. Et je serais intransigeant la dessus. Désobéis et tu le regretteras amèrement. Je te les enseignerais au moment voulu, ne t'inquiète pas. Et je ne te punirais jamais pour des erreurs que tu pourrais commettre car je ne t'aurais pas prévenu d'une règle. Mais il y en a deux que je veux que tu retiennes dès à présent
- Je vous écoute, répondit Harry d'une voix éteinte
- Alors, tout d'abord, je ne veux plus jamais que tu me coupes la parole comme tu l'as fait tout à l'heure. Ni à aucun autre adulte d'ailleurs.
- Oui, répondit Harry, se disant qu'il n'était pas en position de protester.
- Ensuite, tu devras toujours me demander la permission avant d'aller quelque part. Que ce soit pour sortir de table, aller te promener, te retirer dans ta chambre... et ce en toute circonstance. Je ne tolérerais pas que tu me désobéisses sur ce point.
Harry acquiesça d'un hochement sec de la tête, les dents serrées. Il brûlait d'envie d'envoyer promener Rogue, ainsi qu'il l'avait toujours fait, mais les paroles de Sirius lui revenaient en mémoire, comme un signal d'alarme qui l'incita à se taire.
- Harry, lui avait dit son parrain, malgré l'inimitié qui me lie à Rogue, je sais qu'il ne te fera pas souffrir. Mais il est sévère et intransigeant. Il croit aux principes d'éducation traditionnels. Ne lui désobéis pas, Harry ou il te corrigera sans pitié.
L'inquiétude dans les yeux de Sirius l'avait convaincu de la réalité de la chose. Il savait que Dumbledore n'avait pas laissé le choix à son parrain, mais il ne pouvait pas s'empêcher de se dire que celui-ci ne s'était pas beaucoup battu pour l'avoir. Et puis il se connaissait, il savait que, tôt ou tard, il s'opposerait à Rogue. Mais pour l'heure, il était inutile de le provoquer inutilement alors que l'encre de son adoption n'avait pas encore séchée.
Rogue se leva brusquement, interrompant les pensées d'Harry.
- Tes affaires sont prêtes ?
- Non monsieur
Rogue haussa un sourcil
- Non père, se reprit Harry, s'étonnant de ne pas avoir plus de difficulté à prononcer ce mot.
- Va les préparer. Nous partons après la réunion des professeurs. Tu as deux heures pour faire ta malle.
- Je serais prêt.
- Parfait
Rogue se leva et indiqua la sortie à Harry. Celui-ci regagna son dortoir, légèrement soulagé. Peut être que ça ne serait pas aussi horrible qu'il l'avait imaginé, entre lui et Rogue. Même si ça ne serait pas facile... Pas facile du tout...
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Les elfes de maison avaient emporté sa malle depuis quelques minutes. Harry était descendu dans la salle commune des Griffondor avec l'intention d'attendre l'heure du départ en lisant un livre sur le Quidditch. C'était sans compter les nuits sans sommeil qu'il avait accumulé depuis le retour de l'avada kedavriseur fou, qui s'invitait chaque fois qu'il fermait les yeux dans son esprit. Il s'endormit.
Voldemort entra dans la salle commune, baguette à la main. Il sourit sinistrement. Il tendit la main et saisit le poignet d'Harry, lui meurtrissant cruellement les chairs. Celui-ci tenta de se débattre, mais la poigne de Voldemort était trop ferme. Le monstre leva lentement sa baguette.
- endoloris !
Harry hurla de toute la force de ses poumons.
- Harry !
Il ouvrit brusquement les yeux et eut un mouvement de recul si violent qu'il se sentit basculer en arrière avec son fauteuil. Seule la main de Rogue, refermée sur son poignet, lui évita la chute. Il jeta un regard à la pendule et sursauta en constatant qu'il avait une demi heure de retard.
- calme toi, dit Rogue calmement, qui avait parfaitement compris le cheminement de pensée de son fils adoptif, tu faisais un cauchemar, rien d'autre.
Harry hocha la tête sans rien dire, s'attendant à la remontrance qui allait suivre
- si tu es prêt, reprit Rogue, nous pouvons y aller
- oui monsieur, balbutia Harry
- père, le reprit le maître des potions, d'une voix ferme mais dénuée de colère.
- Pardon
- Allons y
Rogue sortit de la salle Harry courant presque derrière lui pour ne pas se laisser distancer.
- nous partons depuis pré au lard, lui indiqua Rogue
- Monsieur ? euh je veux dire père ?
- Oui ?
- Je peux faire quelques achats ?
- Où ça ?
- Chez Honeyduke.
La première réaction de Rogue fut de refuser sèchement mais il se ravisa en se rappelant les conditions de vie du jeune homme chez sa famille moldue. Dumbledore lui avait parlé du placard et des privations de nourriture.
- très bien. Mais soit raisonnable
- promis
Quand Harry sortit du magasin, Rogue leva les yeux au ciel en se disant que le jeune homme et lui n'avaient pas la même définition du terme raisonnable.
- comment allons nous chez vous ?
- en transplanant
- mais...
- Je sais bien que tu ne peux pas transplaner. Accroche toi à mon bras et ne me lâche surtout pas.
Harry saisit le bras de son nouveau père et se cramponna de toutes ses forces, un peu inquiet malgré tout. Il eut le sentiment d'être compressé de toute part et il resserra sa prise en fermant les yeux. Si angoissante qu'elle fut, la sensation d'oppressement ne dura pas.
Rogue et Harry réapparurent devant la grille d'un manoir qui sembla immense à Harry en comparaison à Privet Drive. Le manoir était sur quatre étages et entouré d'un grand parc.
- on ne peut pas transplaner à l'intérieur du manoir, expliqua Rogue. Seul les membres de la famille et Dumbledore peuvent transplaner sur le perron. Dès demain, j'aurais fait le nécessaire pour que les protections te reconnaissent. Mais pour le moment je vais commencer par te présenter aux elfes et te faire visiter le manoir.
Ils entrèrent dans la demeure du professeur de potion. Aussitôt trois petits elfes de maison apparurent.
- voici Harry Potter-Rogue, je l'ai adopté, il est donc votre nouveau jeune maître. Harry voici Kookie qui s'occupe de la maison, Backer qui est mon elfe personnel et Alima qui ne m'appartient pas vraiment mais qui est très serviable. D'ailleurs il te faudra un elfe personnel.
- Winky, murmura Harry
- Pardon ?
- Winky. C'était l'elfe de Monsieur Croupton, il l'a libéré et elle travaille à Poudlard maintenant comme Dobby. Mais elle est vraiment très malheureuse d'être libre et Dobby m'a dit qu'elle pleurait toutes les nuits en disant qu'aucune famille ne voudrait plus jamais d'elle.
- J'irais la voir si Albus est d'accord. Viens je vais te faire visiter. Cette porte à gauche mène à la cuisine. C'est le domaine de Kookie. A droite nous avons le salon.
Rogue ouvrit la porte du salon. La décoration était la même que dans la salle commune des serpentard mais l'ambiance était plus chaleureuse, les lumières vertes étant remplacées par de simples chandelles.
Une partie de la pièce était occupée par une table en marbre noir pouvant accueillir une douzaine de personnes. L'autre partie contenait un canapé et deux fauteuils regroupés autour de la cheminée. De part et d'autre de celle-ci il y avait deux portes.
- La porte de droite, c'est mon bureau. Tout comme ma chambre ou mon laboratoire, je t'interdis formellement d'y entrer en mon absence, mais tu peux, bien sur, venir m'y chercher si tu désires me parler. A gauche c'est la bibliothèque. Tu pourras y faire tes devoirs.
Harry suivit Rogue dans la pièce et resta la bouche ouverte, il y avait des centaines de livres.
- Hermione en crèverait de jalousie !
Rogue se retint de justesse de sourire.
- allez, viens !
Ils retournèrent dans le hall. Rogue lui désigna les deux portes entourant l'escalier.
- a gauche, c'est la porte qui mène à mon laboratoire. A droite c'est celle qui mène à la cave.
Ils montèrent à l'étage.
- Cette porte en face des escaliers, c'est ma chambre. A droite ce sera la tienne. Quand à celle de gauche, n'y mets jamais les pieds, tu t'attirerais les pires ennuis de la terre. Compris ?
- Oui, répondit précipitamment Harry
- Bien, entrons dans ta chambre.
A peine eut il pénétré dans la pièce, qu'Harry comprit pourquoi il n'y avait que trois chambre à cet étage. Ils venaient d'entrer dans un salon meublé d'un bureau, d'une bibliothèque, qu'une armoire et d'un canapé. Une porte à gauche conduisait à une chambre où trônait un immense lit à baldaquin, une grande armoire et une commode et une porte à droit conduisait à une salle de bain. Mais ce qui frappa le plus Harry, ce fut l'absence de couleur. Tout, absolument tout, était crème ou ivoire.
- il est un peu tard aujourd'hui, mais dès demain Backer viendras t'aider.
- M'aider ?
- Comme tu peux le voir, tu es en terrain neutre. Demain tu personnaliseras ta chambre. Couleur, décoration, rideaux, tu fais ce que tu veux.
- C'est une chambre magnifique. Merci beaucoup... père.
Rogue hocha la tête.
- il ne tient qu'à toi qu'elle le soit. Le troisième étage comporte six chambres avec salle de bain. Le quatrième est un grenier. Il y a aussi les chambres des elfes. La visite s'arrête donc là. Je te laisse te détendre. En temps normal les repas sont à 8h, 13h et 20h. Je ne tolère aucun retard. Chacun d'eux seront sévèrement sanctionnés. Lorsque nous revenons de Poudlard, le repas est à 23h. Soit donc en bas dans une demi heure. Crois moi, tu n'apprécierais pas que je vienne te chercher. Tu as une pendule sur la cheminée.
Rogue sortit, le laissant seul. Harry déglutit. Sévèrement sanctionné ? Sanctionné comment ? Il avait le sentiment qu'on ne parlait pas là de travail supplémentaire, de corvées ménagère ou autre choses du même style. Il avait le désagréable pressentiment que rien ne serait facile. Rogue était exigent et il avait tous les droits sur lui. Il décida de prendre une douche rapide, de se changer et descendre immédiatement au salon.
Il se savait peu ponctuel et il n'avait pas envie de voir quel genre de punition pouvait lui infliger Rogue dès le premier jour. |
| | | Invité Invité
| Sujet: chapitre 2 part 1 Dim 26 Oct - 22:57 | |
| Un quart d'heure avant l'heure du repas, Rogue descendit au salon, un livre à la main. Il eut un mouvement de surprise en voyant Harry, assis sur un des fauteuils, fixant les flammes d'un air absent.
- Je ne pensais pas vivre assez vieux pour te voir être en avance, dit-il d'un ton moqueur.
Harry eut un léger sursaut mais ne répondit pas, détournant le regard. (Rogue eut toutefois le temps d'y lire un peu de peur.
« Parfait, pensa t il, ses menaces avaient eu l'impact désiré. La peur était un excellent aide mémoire. »
Kookie entra dans le salon, l'air épanoui. Le petit elfe de maison adorait les vacances durant lesquelles il avait plein de choses à faire. Il mit la table en un clin d'œil. Harry remarqua que celle-ci était dressée pour trois personnes mais il n'osa pas poser de question. Rogue s'installa dans le second fauteuil et ouvrit son livre. 23h sonnèrent. Rogue continua à lire. A 23h30, alors qu'Harry se faisait la réflexion qu'il était bien la peine de lui ordonner d'être au salon à 23h tapantes, Rogue ferma son livre d'un geste sec et se leva.
- Passons à table, dit il sévèrement
Harry déglutit avec difficulté en entendant le ton de Rogue. Se pouvait il qu'il ait capté ses pensées ?
- Dépêches-toi Harry ! Nous avons perdu suffisamment de temps !
Harry fronça les sourcils.
- Comme si c'était moi qui avait lu pendant trois quart d'heure, marmonna t il
Rogue leva les yeux sur lui.
- Je te demande pardon ?
Harry ne répondit pas. Rogue frappa violemment du plat de la main sur la table.
- J'attends une réponse ! Je ne tolèrerais pas l'insolence !
- Je n'ai pas été insolent ! s'énerva Harry, oubliant toute prudence, vous êtes injuste !
Rogue se leva lentement.
- Monte immédiatement dans ta chambre.
- Comme c'est pratique, cracha Harry
Rogue sembla un instant sur le point de se mettre à hurler, mais il reprit immédiatement contenance. Il se rassit pour entamer son repas.
- Tu vas te rendre dans ta chambre et méditer sur la raison qui va te conduire à recevoir une bonne correction.
Harry devint livide. Toute sa colère retomba immédiatement pour faire place à la peur.
- Quoi ?
- Tu m'as parfaitement compris
- Mais vous n'avez pas le droit !
- Oh, mais si. Je suis ton père, j'ai tous les droits ! Et je peux t'assurer qu'après ça, tu y réfléchiras à deux fois avant de me parler sur ce ton ! et maintenant monte !
Harry obéit, terrorisé. Il monta les escaliers et s'assit sur la dernière marche, incapable d'aller plus loin. Il fondit en larmes. Il paniquait complètement. Bien qu'il ait servi de punching ball à Dudley et sa bande pendant des années, il n'avait jamais reçu de réelle correction, de la part d'un adulte ayant autorité sur lui, contre qui il ne pouvait pas se défendre. La perspective d'en recevoir une de Rogue le terrifiait.
Il savait qu'il devait aller dans sa chambre, il savait qu'il aggravait son cas en restant assis ainsi sur les marches d'escalier, mais il ne pouvait pas rejoindre sa chambre en sachant ce qui l'y attendrait.
- Sirius, murmura t il
Si seulement il pouvait joindre son parrain...
Il entendit soudain la voix de Rogue. Celui-ci remerciait Kookie pour le repas et lui demandait de lui servir le café d'ici une vingtaine de minutes, ayant une chose à faire avant.
Harry se leva d'un bond, tremblant de peur. C'était lui la « chose à faire ». Complètement paniqué, il ouvrit la porte de la chambre de gauche et s'engouffra à l'intérieur.
Ce n'est qu'une fois la porte refermée sur lui qu'il mesura la portée de son geste. Il avait délibérément désobéit et il était dans la pièce interdite.
- Il va me massacrer, murmura t il
Quoi qu'il fasse, il aggraverait son cas. Et de toute façon, il ne pouvait plus faire marche arrière, il entendait déjà Rogue monter les escaliers. Il allait être fou furieux. Quelques instants plus tard, la voix magiquement amplifiée de Rogue lui parvient.
- Harry, ton attitude est puérile. Tu viens d'aggraver ta punition ! Tu as cinq minutes pour revenir dans ta chambre. Si tu m'obliges à fouiller chaque pièce de ce manoir pour te remettre la main dessus, crois moi, tu le regretteras
Harry avala péniblement sa salive. Il savait qu'il aurait du obéir mais il ne pouvait pas. Il réalisa que s'il restait planté comme ça, en face de la porte, Rogue n'aurait aucun mal à le trouver. Il ouvrit la porte de gauche sans regarder autour de lui et resta bouche bée. Il avait l'impression d'être entré dans l'océan. Tout, des meubles à la décoration en passant par la lumière, rappelait le fond des eaux.
Il s'assit entre le lit et le mur, se dissimulant derrière les coraux. Il resta ainsi plus d'une heure, s'étonnant de ne pas avoir été découvert. Rogue n'avait pas pénétré dans la pièce et aucun elfe de maison ne semblait avoir été chargé de le retrouver.
A cet instant il entendit la porte s'ouvrir et son cœur rata un battement lui faisant frôler la crise cardiaque - Je suis mort, se dit il en retenant son souffle
La porte séparant le salon de la chambre s'ouvrit à son tour. Harry ferma les yeux, se mordant les lèvres.
- Sors d'ici, ordonna une voix...féminine ?
Il ouvrit prudemment les yeux et tenta de distinguer la personne se tenant devant lui à travers les ramures de corail. Il entraperçu à peine une jeune femme brune qui ne devait pas avoir plus de vingt ans.
- Tu dois être Harry ? C'est bien ça ? Sors de là ! Qui t'as autorisé à entrer ici ?
Harry se leva lentement, faisant face à une jeune femme sophistiquée, manucurée, pas un seul cheveu de travers, qui réattaqua aussitôt les hostilités.
- J'attends des explications ! Allez ! Parle !
A cet instant, on frappa à la porte et la voix de Rogue s'éleva.
- Tu es là ?
- J'arrive ! cria t elle
Elle jeta un regard à Harry. Il avait très nettement pali.
- Tu as dix secondes pour me convaincre
- Il va me battre, souffla Harry d'une voix éteinte, épuisé et découragé.
- Et alors, répliqua la jeune femme en croisa les bras.
Gêné, se sentant ridicule, Harry baissa les yeux, au bord des larmes. La jeune femme le regarda quelques instants, puis, levant les yeux au ciel, elle retourna dans son salon pour ouvrir la porte. Harry se laissa tomber sur le lit, essayant vainement de calmer ses tremblements. Il tendit l'oreille en entendant la porte s'ouvrir.
- Si tu es venu me dire que Marc veut me parler, c'est inutile ! Je ne veux pas le voir !
- Je cherche Harry
- Pourquoi ? Tu l'as perdu ?
- Je ne le chercherais pas sinon
- Pas vu ! C'est tout ?
- Le repas était à 23h…
- J'avais un rendez vous.
Rogue grogna mais ne fit aucun commentaire.
- Je peux aller prendre une douche à présent ?
- Je t'en prie. Je vais aller boire un café puis je reprendrais mes recherches.
Harry n'en revenait pas, elle l'avait couvert ! Son soulagement fut de courte durée. Il faudrait bien qu'il affronte Rogue à un moment ou un autre. Il sentit un sanglot lui serrer la poitrine. Il avait eu trop de bouleversement en trop peu de jours. De plus, il était déconcerté. Tout avait bien commencé entre le professeur et lui. Comment la situation avait elle pu dégénérer à ce point pour une simple remarque ? Les larmes roulèrent de plus belle sur ses joues. La jeune femme revint dans la chambre et s'assit face à Harry, sur le tabouret de sa coiffeuse, les jambes parfaitement croisées.
- Tu as un sursis. Le temps de me convaincre de t'aider, ou de te livrer.
Harry lui raconta tout en détail, depuis son arrivée au manoir. Il n'omit rien, pas même le ton qu'il avait employé lorsqu'il s'était énervé. Elle l'écouta attentivement, sans l'interrompre. Puis elle soupira légèrement.
- Je crois que tout est de ma faute... C'est moi qu'il attendait, mais j'avais un rendez vous et je n'ai pas jugé utile de prévenir. Tu étais au mauvais endroit, au mauvais moment.
- Quand je dis que les ennuis me trouvent tous seuls, marmonna Harry
- Oui, mais en désobéissant, tu t'es enferré. Même s'il admet avoir été injuste au départ, il ne tolérera pas ta désobéissance et il te punira pour cela. Mais je veux bien essayer de le calmer d'abord, d'atténuer ta punition.
Harry hocha la tête, le souffle court. La peur revenait rapidement. La jeune femme se leva et lui ébouriffa les cheveux en lui souriant.
- Allez, ne fais pas cette tête et détend toi. Ce n'est pas un monstre. Et même si je n'arrive pas à t'éviter une correction, ce n'est qu'un mauvais moment à passer. D'après ce que je sais tu as connu pire. Alors calme toi.
Elle se dirigea vers la porte
- Tu peux attendre ici si tu veux, ou dans mon salon. Il ne rentre jamais ici, quelque soit les circonstances.
- Attendez ! l'arrêta Harry alors qu'elle allait sortir, je ne sais toujours pas qui vous êtes
- Je suis Démi. Je suis ta grande sœur, lança t elle avant de sortir. Harry se blotti sur le lit de Demi. Il était abasourdit. Rogue avait une fille. Et vu son âge, il avait du l'avoir très jeune, peut être même avant de quitter Poudlard. Il repensa à la jeune femme. Elle lui rappelait quelqu'un, mais il ne savait pas qui. En tout cas, elle avait la chance de ne pas avoir le nez de Rogue !
Elle avait ses cheveux noirs et ses yeux mais le reste devait lui venir de sa mère. Qui était elle ? L'avait il déjà vue ? Même en photo ? Cela expliquerait la fugace impression de déjà vu qu'il ressentait en la voyant.
Harry soupira, il se sentait vraiment épuisé et il était toujours aussi angoissé à l'idée de se retrouver face à Rogue. Il se demandait ce qu'allait bien pouvoir faire Démi pour calmer le professeur.
Démi descendit au salon. Rogue était installé dans son fauteuil, l'air contrarié, une tasse fumante entre les mains. La jeune femme s'assit sur le bras du fauteuil et lui prit sans cérémonie la tasse des mains avant d'y tremper les lèvres.
- Erk, grimaça t elle, c'est du sucre au café ?
- Personne ne t'oblige à le boire
- Encore heureux ! Déjà que je suis au régime !
- Quoi ? Rétorqua Rogue avec un sourire en coin, tu as pris 120 grammes depuis Noël et tu n'arrive pas à les perdre ?
- Plutôt 85 kg dont j'ai du mal à me débarrasser...
- Marc...
- Marc !
Kookie apparu à leur coté et tendit une tasse fumante, contenant un liquide entre le jaunâtre et le verdâtre, à Démi.
- Qu'est ce que c'est que cette horreur ? demanda Rogue
- Une tisane purifiante
Rogue leva les yeux au ciel mais s'abstient de tout commentaire. Ils restèrent silencieux ainsi quelques minutes avant que Démi ne trouble le calme qui venait de s'installer.
- As-tu au moins conscience d'être en tort ?
Rogue lui jeta un regard noir.
- Où est il ?
- Dans ma chambre...
- Et il est encore en vie, s'étonna t il en haussant un sourcil
- J'ai eu pitié de lui, rétorqua t elle en haussant les épaules
Le silence retomba quelques instants
- Je suis désolée de ne pas t'avoir prévenu de mon absence.
- C'est faux
- Bon ok, admit elle après une seconde de réflexion, je ne suis absolument pas désolée. N'empêche que tu es en tort.
- Il a été insolent
- C'est un adolescent...
- Tu as quoi ? Un quart d'heure de plus que lui ?
- Presque 4 ans, répliqua t elle vexée, arrête d'essayer de te rajeunir !
Rogue termina son café et se leva. Il tendit la main à Démi pour l'inviter à le suivre.
- Fais le sortir de ta chambre
- Non.
- Non ?
- Non. Tu es injuste ! Tu étais furieux contre moi et tu t'en es pris à lui parce qu'il était là.
- Il m'a désobéit !
- Et il a eu tort. Je suis la première à l'admettre. Mais il a paniqué. Tu ne pourrais pas faire l'effort d'être plus... je sais pas moi... pas humain, ne demandons pas l'impossible, mais tolérant ?
Rogue lui jeta un regard oblique.
- J'ai déjà joué la carte du père tolérant et compréhensif. Quand on voit ce que ça a donné...
Démi leva les yeux au ciel en lui tirant la langue.
- Ecoute, punis le pour avoir désobéi si passer l'éponge te perturbe à ce point... Mais ne le frappe pas.
- Tu vas me harceler jusqu'à ce que je cède ?
- Y'a de fortes chances... il est vraiment terrorisé.
- Très bien, Madame Johnson, tu gagnes.
Ils montèrent à l'étage. Tout en précisant qu'il s'agissait d'un cas extraordinaire et qu'il ne devait en aucun cas s'y habituer, Démi laissa son père entrer dans son salon privé. Elle lui désigna un canapé et lui ordonna d'attendre là, sans bouger, sans fouiller, sans rien toucher, le temps qu'elle parle à Harry. Tout en se demandant vaguement à qui était ce manoir et qui était le maître dans cette demeure, Rogue s'installa dans le fauteuil, dédaignant le canapé, pour bien montrer qu'il était seul maître de ses actes.
Démi entra dans la chambre et referma la porte derrière elle. En attendant la poignée tourner, le cœur d'Harry manqua un battement. Démi lui fit signe de se taire et jeta un sort de silence sur la pièce.
- Bien, j'ai parlé à père.
- Alors ? demanda Harry d'une toute petite voix
- Il ne va pas te frapper. Tu seras punis pour avoir désobéi, mais pas de cette façon là.
Harry sembla respirer aussitôt plus librement et retrouver des couleurs.
- Merci, souffla t il
Démi lui sourit distraitement en sortant divers produits des tiroirs de sa commode.
- Bien... dehors maintenant.
Il se dirigea vers la porte et posa la main sur la poignée. Aussitôt il se figea, incapable d'ouvrir, incapable de faire le moindre mouvement... Rogue attendait derrière la porte. Il jeta un regard suppliant vers Démi. Celle-ci soupira, exaspérée, et, ouvrant la porte, elle sortit la première.
- Bon, réglons ça de suite, que je puisse faire en sorte de rester jolie, ce qui prend du temps, vu mes gènes. Père, quelle est la punition d'Harry ?
- Je lui donnerais un travail scolaire, probablement de potion, répondit Rogue, sans relever la remarque acide sur les gènes.
- Tu te sens mieux, demanda t elle d'un ton plus doux à Harry, qui hocha la tête. Parfait, reprit elle, son ton redevenant coupant, fichez le camp à présent.
Les deux sorciers obéirent. Une fois dans le couloir, Rogue, sans un mot, sans même un regard pour Harry, s'engouffra dans sa chambre et claqua la porte. |
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| Sujet: chapitre 2 part 2 Dim 26 Oct - 22:57 | |
| Harry alla jusqu'à sa propre porte. La main sur la poignée, il hésita. Il jeta un regard sur la porte de Rogue. Il hésita encore.
- Tu es un gryffondor, se rappela t il
Il alla se planter devant la porte de Rogue et, avant de perdre tout son courage, il frappa. Il entendit les pas de Rogue se rapprocher et la porte s'ouvrit sur le maître des potions. Celui-ci haussa un sourcil interrogateur en voyant Harry.
- Pardon, souffla le jeune homme dans un murmure à peine audible, en se mordant les lèvres.
Rogue le fixa un moment sans rien dire, puis, conscient du courage qu'il avait fallut à Harry pour venir taper à sa porte et prononcer ce simple mot, il s'écarta et l'invita à entrer s'un geste de la main.
- Assied toi, dit il calmement
Harry obéit en avalant sa salive avec difficulté, ce dont Rogue s'aperçu.
- Tu veux parler de ce qui s'est passé ? demanda t il
Harry hocha la tête mais il semblait incapable d'entamer lui-même cette conversation.
- Bien, attaqua Rogue, je crois qu'on peut dire que les choses ont un peu dégénérées entre nous ce soir.
- C'est ma faute, souffla Harry
- Ah. Et pourquoi ça ?
- Je me suis énervé. Quand je ne comprends pas un truc, j'ai tendance à devenir agressif.
- J'ai vu ça oui. Mais d'un autre coté, je me suis emporté un peu vite, pour une réflexion plus ironique qu'insolente. Et que tu me répondes puis que tu me désobéisses n'a rien arrangé. J'aurais souhaité que tu rencontres Démi dans d'autres circonstances.
- Quel âge a-t-elle ? demanda Harry, heureux de changer de sujet
- 18 ans, répondit Rogue, qui n'était pas dupe et n'avait aucune intention de se laisser distraire, tu pourras faire plus amplement connaissance avec elle demain, après ta punition.
Harry pâlit brusquement.
- e t'ai dit que je ne t'infligerais pas de correction pour cette fois, le rassura Rogue. Je tiens toujours mes promesses, mais ne t'attend pas à ce que cette clémence se renouvelle. Cela finira par arriver un jour ou l'autre. Cela peut te sembler cruel, mais c'est une punition efficace et rapide, qui permet de passer immédiatement à autre chose.
Harry hocha la tête, pas du tout convaincu, la gorge serrée. Il n'avait pas d'autre choix que d'accepter la situation. Rogue l'observa un moment. Il savait que son fils allait avoir besoin de temps pour assimiler ce fait.
- Va te coucher, Harry, il est très tard et le petit déjeuner est à 8h demain matin.
- Oui, bonne nuit père
- Bonne nuit Harry
Harry retourna dans sa chambre, perturbé et effrayé. Il se connaissait, il était incapable de garder son calme et de tenir sa langue... Il se demandait combien de temps il tiendrait avant de s'attirer des ennuis... et aussi à quel point fâcher Rogue pouvait se révéler douloureux... il tremblait rien que d'y penser.
Il s'allongea sur son lit. Il devait écrire à Ron et à Hermione. Tout leur dire... leur expliquer... Et plus que tout, il devait écrire à Sirius... Il avait besoin de lui, de ses conseils... Plus que de lui écrire, il avait besoin de le voir. Coûte que coûte. Personne ne l'empêcherait de voir son parrain, décida t il avant de se laisser aller contre les oreillers.
Epuisé par les derniers évènements, il s'endormit comme une masse sitôt la tête posée sur l'oreiller.
Harry se réveilla en sursaut. Il jeta un coup d'œil à l'horloge de sa chambre : 7h48. Il referma les yeux... et les rouvrit aussitôt. 12 minutes ! Il n'avait que 12 minutes devant lui ! Ayant prit une douche la veille au soir, il se contenta d'une toilette de chat et s'habilla rapidement.
Il descendit en courant et pénétra dans le salon, le souffle court, à l'instant même où l'imposante horloge du hall sonnait 8h. Seul Rogue était déjà attablé. Il leva les yeux sur Harry et fronça les sourcils.
- Qu'est ce que c'est que cette tenue ? demanda t il sévèrement
Harry regarda ses vêtements : un jean et un t-shirt, vieux et trop grands ayant appartenus à Dudley.
- Je n'ai rien d'autre, murmura t il
- Quoi ? claqua la voix de Rogue, plus surprit que furieux.
Après que Harry lui eut expliqué que ses moldus ne lui avait jamais rien donné qui n'ait déjà été usé jusqu'à la corde par leur propre fils, Rogue l'autorisa à s'asseoir et à se servir.
- Cet après midi, nous irons t'acheter des vêtements moldus convenables, décida t il
- Je n'ai pas d'argent moldu, souffla Harry
- Ne t'inquiète pas pour ça, ce n'est pas à toi de payer tes vêtements.
- Merci, murmura Harry en se servant du jus de citrouille.
Il jeta nerveusement un coup d'œil à l'horloge : 8h15 puis à la place libre au bout de la table. Où était donc Démi ? L'obligation de ponctualité ne s'appliquait elle qu'à lui ? Les regards furieux de Rogue sur la chaise inoccupée lui confirmèrent que cette règle valait pour tous. A 8h20 précise, la jeune femme entra dans le salon, visiblement aussi furieuse que son géniteur.
- Je vis un drame affreux, gémit elle en se laissant tomber sur une chaise sans saluer qui que ce soit
- Laisse moi deviner, lâcha Rogue sarcastiquement, tu t'es cassé un ongle ?
- Non, grogna Démi en s'appropriant le jus de citrouille de Harry, Marc est revenu sur sa décision : il refuse le divorce.
- Ah. Ce sont des choses qui arrivent, répondit son père, philosophe
- Cet infâme petit crapaud ! s'emporta la jeune femme, quand je pense que je lui ai donné les meilleures années de ma vie !
- Tu n'es mariée que depuis neuf mois, soupira Rogue
Sa fille se contenta de lui jeter un regard noir. Rogue leva les yeux au ciel en s'adressant à Harry.
- Remarque que le premier n'avait tenu que 6 mois...
- Oui ben comme quoi tout augmente et pas que le prix des chaudrons, grogna Démi en rendant son verre vide à Harry.
Celui-ci se mordit les lèvres pour s'empêcher d'éclater de rire. Sa sœur perdit soudain toute agressivité.
- Père ?
- Non ! répondit Rogue du tac au tac
Démi se leva aussitôt et passa ses bras autour du cou de son père
- papa... papa... fit elle soudain câline
- Je n'ai pas le temps, répondit il d'un ton sec, je dois faire une évaluation complète d'Harry en potion, ce qui, à mon sens, sera une punition pour moi autant que pour lui.
- Oui mais...
- Et cet après midi je dois l'accompagner du coté moldu
Démi fronça les sourcils
- Je ne peux pas lui parler ! Je ne veux pas lui parler ! Si je l'ai en face de moi, le ton va monter et un avada est si vite parti !
- Démi, avertit Rogue d'une voix sourde
- Et puis, continua t elle en se rasseyant à sa place, je suis trop occupée ! La publication est dans deux jours. Deux jours ! et rien n'est prêt !
Rogue ne répondit rien. Harry, curieux, prit son courage à deux mains et demanda
- Quelle publication ?
- Oh ! s'exclama Démi en se redressant sur sa chaise. LA publication !
- ça ne l'intéresse pas, intervint Rogue sévèrement
- bien sur que si puisqu'il demande !
- parce qu'il ne savait pas dans quoi il s'embarquait, rétorqua t il
- ben je suis la rédactrice en chef de fashion sorcière mag', poursuivit elle sans lui accorder plus d'attention
- Démi, gronda Rogue sur un ton d'avertissement
- Et deux fois par an, nous publions les tendances de la mode pour la saison à venir, continua t elle
- Démi, insista Rogue
- On publie en juillet pour automne/hiver et en janvier pour printemps/été...
- Dementia ! hurla Rogue, les faisant sursauter tous les deux. Bien, reprit il sous le regard noir de sa fille, je vais à mon laboratoire. Rejoins moi dès que tu te seras tiré des griffes de cette harpie, signifia t il a Harry qui s'empressa d'acquiescer.
Rogue jeta sa serviette sur la table et sortit d'un pas vif.
- A quelle heure iras tu parler à Marc ? lui cria Démi alors qu'il s'éloignait
Il ne prit pas la peine de lui répondre. Boudeuse, la jeune femme grignota pensivement une tartine soutirée à l'assiette d’Harry en cherchant un moyen de convaincre sa tête de mule de père de parler à sa tête de mule d'ex futur ex mari.
- Dementia ? demanda la voix moqueuse d’Harry, la sortant de ses pensées.
Elle lui fit une grimace éloquente
- A chaque fois que je m'en plains, il me rappelle qu'il était encore à Poudlard à ma naissance et que par conséquent il n'a pas été consulté sur le choix de mon prénom. Il ajoute que lui m'aurais prénommé Cassandre et que je n'ai qu'à m'en prendre à mon idiote de mère pour qui la démence n'a plus aucun secret, fin de citation.
Harry se retint de rire, ne voulant pas vexer sa sœur, figure infiniment plus sympathique dans ce manoir que le maître des lieux.
- c'est qui ta mère ?
Il aurait pu jurer voir Démi se raidir imperceptiblement mais aussitôt elle lui adressa un chaleureux sourire.
- Laisse tomber. Tu ne connais pas... moi non plus d'ailleurs.... Bon, poursuivie t elle en se levant, je vais me changer et je file au bureau... tu devrais le rejoindre au labo. Bonne chance. Tu as toute ma compassion, je suis nulle en potion !
Harry eut un sourire crispé. Il se souvenait parfaitement que Rogue avait décidé de le punir et il se demandait ce qui l'attendait.
- quand je dis que j'attire les ennuis, marmonna t il en retournant dans le hall.
Il ouvrit la porte menant au labo, descendit les marches et tapa à la seconde porte.
- entre
Il poussa la porte et se retrouva dans la réplique exacte des cachots de Rogue à Poudlard. Rogue lui jeta un regard rapide en triant ses bocaux.
- tu préfères commencer par la théorie ou par la pratique ?
Harry jeta un regard désespéré à la table de travail où étaient posés cote à cote une pile de parchemins et un chaudron. Voila qui s'appelait avoir à choisir entre le dragon et le sombral. Ne recevant aucune réponse, Rogue releva les yeux de ses bocaux pour regarder Harry. L'air accablé qu'affichait le garçon l'amusa et l'agaça en même temps.
- je me doute que tu préféreras travailler la défense contre les forces du mal, mais je veux savoir où tu en es réellement en potion. C'est une épreuve de buse après tout.
- Comment ça réellement, demanda Harry
- Et bien quand tu te concentres et quand Miss Granger n'est pas là pour te souffler les réponses.
Harry rougit mais n'osa pas répliquer.
- bien, reprit Rogue, tu as ici la marche à suivre et les ingrédients et ici un questionnaire de 50 questions. Je reviens dans trois heures. Tu devras avoir terminé.
Sur ce, il tourna les talons et laissa Harry seul dans le laboratoire. Il soupira et ouvrit le questionnaire. Il se rappela un des nombreux conseils d'Hermione.
- Ne perd pas de temps. Saute les questions où tu n'es pas capable de donner immédiatement la réponse. Une fois que tu as répondu à toutes les questions que tu connaissais, tu reprends du début et tu essais de répondre aux autres.
- Bon, se dit il, essayons la technique d'Hermione
Une demi heure plus tard, il avait répondu à 10 questions. Instituant une variante à la technique d'Hermione, il laissa le questionnaire de coté et, s'approchant du chaudron, il décida d'attaquer la potion.
Au bout de deux heures, il commença à paniquer. Au lieu de la couleur jaune poussin indiqué dans la recette, sa potion avait une couleur oscillant entre le vert sale et le jaune pas propre.
Rogue allait le tuer. Il avait répondu à 10 questions sur 50 et il avait raté sa potion. La totale.
Il commença à se sentir furieux. Il détestait les potions. Ce n'est pas parce que Rogue avait subitement décidé de l'adopter qu'il allait s'y intéresser. Il s'assit sur un banc, bien décidé à ne plus rien toucher jusqu'au retour du fou furieux qui lui servait dorénavant de père. Une demi heure plus tard, Rogue, réglé comme un coucou suisse, entra dans le laboratoire. Il fronça les sourcils en voyant Harry assit sans rien faire.
- tu as terminé ?
Harry détourna les yeux sans répondre. Rogue fronça davantage les sourcils. Il jeta un regard à la potion et leva les yeux au ciel. Pour être ratée, elle était ratée ! C'était pourtant une des potions les plus simples qu'il avait trouvé.
Sans un mot il s'assit sur un coin de la table et entreprit de feuilleter la pile de parchemins. Incrédule, il recommença du début à deux reprises. Ce satané gamin n'avait pas répondu au quart des questions !
Il leva un regard noir sur Harry
- tu te moques de moi ?
L'adolescent fit non de la tête, sans desserrer les dents
- la plupart des questions sont de première année, reprit Rogue sévèrement, tu as intérêt à te reprendre car tu ne mettras pas le nez dehors tant que tu n'auras pas correctement rempli ce parchemin !
- Quoi ? explosa Harry, sortant de son mutisme, vous êtes malade ? Je ne vais pas passer mon été à faire des potions ! Je suis nul en potion et ça m'est parfaitement égal. Je n'ai pas l'intention de travailler dans ce domaine ! ce n'est pas parce que je vis avec vous que je vais être comme vous ! Je n'ai aucune intention de devenir sinistre, aigri et graisseux !
Rogue, les bras croisés, le regardait.
- Tu as fini ? bien, poursuivit il sans attendre de réponse, monte dans ta chambre. Je vais te laisser le temps de te calmer, puis je monterais te voir. Hors de ma vue.
Harry sortit du laboratoire en claquant la porte de toutes ses forces. Il fit de même avec toutes les portes qui eurent le malheur de croiser sa route. |
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| Sujet: chapitre 3 part 1 Sam 8 Nov - 11:02 | |
| Si les meubles pouvaient parler, nul doute qu'ils auraient protesté avec véhémence. Entre les portes qui gémissaient dans leurs gonds, encore vibrantes d'indignation, d'avoir été claquées avec une violence rare, et la pendule posée sur la cheminée, qui, après une gracieuse arabesque, avait fini sa course, et ses jours, contre le mur, les meubles avaient en effet du souci à se faire. La pauvre pendule, après avoir littéralement explosé contre le mur, vit ses restes piétinés et éparpillés aux quatre coins de la pièce.
La victime suivante de ce déferlement de violence fut un pauvre coussin, innocent de tout crime, qui, après avoir été bourré d'une vingtaine de coups de poing, se retrouva éventé d'un coup d'ouvre lettre.
A attaque, riposte immédiate, il se vengea en recouvrant son agresseur d'une multitude de minuscules plumes blanches. L'électricité statique ayant décidé de prendre parti, les plumes s'accrochèrent à leur proie comme des arapèdes à leur rocher.
Harry secoua violemment la tête pour faire tomber les plumes et, délaissant les coussins, il tourna sa colère contre la chaise du bureau qu'il envoya valser à travers la pièce de quelques coups de pied rageurs et bien placés.
- Des potions ! hurla t il, fou de rage. Voldemort est revenu, Cédric est mort, et tout ce qui intéresse cet espèce de sadique, c'est mon niveau en potion ? Mais on s'en fiche des potions ! Qu'il m'apprenne à me battre l'ex mangemort s'il veut vraiment se rendre utile !
Harry donna encore quelques coups de pied dans la bibliothèque, dont il fit tomber au passage la moitié des livres, avant de se laisser tomber sur le sol, adossé au mur, épuisé.
Croisant les bras sur ses genoux, il y posa la tête et ferma les yeux, cherchant à retrouver son calme.
- Tu es calmé ?
Harry sursauta et leva vivement la tête. Il n'avait pas entendu Rogue entrer dans la pièce. Depuis quand était il là, adossé à la porte, les bras croisés ? Harry détourna le regard, ne sachant pas quoi dire.
- Bien, alors disons que oui.
Le ton de Rogue, froid et sec, était bien plus angoissant qu'une explosion de colère. Il ramassa la chaise, la redressa et s'assit, face à Harry.
- Si tu cherchais les ennuis, félicitation... tu les as trouvés !
Harry serra les dents mais ne répondit pas.
- Il est dommage que, parce que tu es incapable de te contrôler, tu ais réduis à néant les efforts de Dementia pour adoucir ta punition.
Harry s'obstina dans le silence mais il se raidit imperceptiblement.
- Je ne tolère pas l'insolence. Sous quelque forme que ce soit. Tu es suffisamment âgé pour être capable de t'exprimer sans t'emporter.
Toujours aucune réponse. Ni le moindre regard. Décidé à le faire réagir, Rogue posa sans un mot la cane qu'il avait dans les mains sur la table basse, dans le champ de vision d'Harry. Celui-ci leva vivement la tête
- Qu'est ce que...
- A ton avis ? Je t'avais prévenu. La clémence, ici, ne se renouvelle pas.
- Vous n'avez pas le droit !
- Tiens donc ? il se trouve qu'au contraire c'est mon droit le plus strict !
- Non, murmura Harry
- Je ne te donne pas le choix, Harry. C'est ça ou ma ceinture. Mais tu n'y échapperas pas.
- Pas ça, murmura t il
- Très bien, dit Rogue en se levant tout en dégageant sa ceinture des passants, va dans ta chambre.
Dans un état second, Harry obéit. Il se laissa tomber à plat ventre sur son lit, la tête enfouie dans son oreiller. Rogue entra à son tour. Il observa Harry tout en enroulant la ceinture autour de sa main. Contrairement à ce que pensait probablement le jeune homme, il n'éprouvait aucun plaisir à faire ce qu'il s'apprêtait à faire. Mais Harry devait bien comprendre que ses actions avaient des conséquences, aussi désagréables soient elles, et qu'il ne pouvait pas toujours s'en sortir grâce à son statut de survivant. Il s'approcha d'Harry, hésita à lui ordonner de se lever et de prendre appui sur le mur, ou encore d'ôter son T-shirt. Puis il se dit que cette première expérience serait suffisamment pénible pour l'adolescent sans en rajouter.
Sans attendre davantage, il débuta la correction. Il sentit très vite Harry se raidir et l'entendit étouffer des gémissements de douleur dans son oreiller. Au bout de plusieurs minutes, il devina, par le mouvement des épaules du jeune homme, que ce dernier pleurait. Il poursuivit la punition une ou deux minutes supplémentaire avant de rattacher sa ceinture.
- J'espère que cette leçon te suffira. Tu es privé de repas aujourd'hui. Je te conseille fortement de réfléchir et de méditer dur tout ça.
Harry ne répondit pas. Mais, à sa façon de crisper les poings sur l'oreiller, Rogue devina qu'il entendait très bien ce qu'on lui disait.
- Harry, il ne tient qu'à toi que ta vie soit agréable. Je suis un père exigeant et sévère, je ne le nie pas, mais avec un peu de bonne volonté de ta part, tout peut très bien se passer entre nous.
Sur sa tirade, Rogue sortit des appartements d'Harry pour redescendre au salon. Dès qu'il entendit la porte de son salon se refermer sur son père adoptif, Harry relâcha la pression et éclata en sanglots.
Rogue alla déjeuner seul, Dementia ne rentrant jamais dans la journée. Une fois son repas achevé, il alla s'enfermer dans son laboratoire et n'en ressorti qu'à l'heure du dîner.
Comme à son habitude, Dementia arriva en retard. Il avait définitivement raté quelque chose dans l'éducation de cette gamine. Il avait commencé à s'en douter quand elle s'était mariée, le jour même de ses 17 ans, sans qu'il n'ait rien vu venir.
Avec son flegme habituel, Demi s'assit et attaqua son repas : poisson bouilli et légumes vapeurs. Rogue leva les yeux au ciel. En général les femmes se mettaient au régime en prévision des beaux jours ; sa fille, elle, faisait rimer régime avec instance de divorce... soit deux fois par an...
- Harry est malade ? demanda t elle en versant du citron sur son poisson
- Pourquoi mets tu autant de citron ?
- Ca brûle les graisses...
- C'est ça... et puis ça s'attaquera aux os....
- Pfff... alors il est malade ?
- Non, répondit il su un ton à décourager quiconque de continuer la conversation
Quiconque... sauf sa fille évidemment... Chaque jour, Severus se demandait s'il avait bien fait de la faire élever loin de lui et de ne pas la faire entrer à Poudlard. Ne la voir qu'une fois par semaine, pour lui apporter des présents ou l'emmener faire des courses n'avait pas contribué à consolider son autorité. Culpabilité et autorité paternelle n'allaient absolument pas ensemble...
- Où est il ? insista t elle
- Qui ça ?
- Grindelwald !
- Dans sa chambre.
- Sérieux ? Grindelwald ?
Rogue soupira
- Harry !
- Non moi c'est Demi... D'ailleurs, il est où Harry ?
Devant l'absurdité de la conversation, Rogue craqua et éclata d'un rire nerveux. Dementia le fixa, un sourcil légèrement arqué. Il se pinça l'arrête du nez, retrouvant son sérieux aussi vite qu'il l'avait perdu.
- Harry est dans sa chambre.
- Ca s'est mal passé ?
- Dementia, soupira Rogue, tu me fatigues...
- Et je n'ai même pas encore commencé à parler de Marc et de la conversation que tu dois avoir avec lui... marmonna la jeune femme
Rogue se leva brusquement.
- Pas que ta vie ne m'intéresse pas, bien au contraire, mais j'ai une potion importante à terminer...
Il s'éloigna vers son laboratoire mais ne pu qu'entendre le menteur ! sonore de Dementia suivi du ricanement de l'elfe personnel de celle-ci. Il leva les yeux au ciel. Même les elfes s'y mettaient à présent. La jeune femme termina tranquillement son repas, puis, connaissant son père comme s'il l'avait faite, elle prépara un club sandwich au jambon et un verre de lait. Elle monta à l'étage et alla directement taper à la porte d'Harry. Elle n'obtint aucune réponse. Elle hésita un court instant entre aller enquiquiner son père pour avoir le fin mot de l'histoire et entrer chez Harry.
Une fraction de seconde plus tard, elle poussa la porte... Elle avisa aussitôt la cane sur la table basse ainsi que l'état de la pièce.
- Ah d'accord, murmura t elle
Elle posa l'assiette et le verre et alla taper à la porte de la chambre. Elle entra sans attendre de réponse. Un instant, elle crut la pièce vide et resta déconcertée. Puis elle remarqua la silhouette d'Harry, prostré contre le mur, secoué de sanglots silencieux. Son cœur fondit instantanément.
Elle alla s'asseoir au bord du lit, à coté de l'endroit où se tenait Harry.
- Eh ! dit elle doucement, tu as combattu un troll des montagne dans ton salon ?
Harry sursauta et releva la tête vers elle. Ses yeux, rougis et gonflés, témoignaient du nombre d'heures qu'il avait passé à sangloter.
- Non, murmura t il
- Alors qu'est ce qu'il s'est passé ?
Harry haussa les épaules et eut une grimace de douleur
- Tu n'as pas envie d'en parler ?
- Pas vraiment, soupira t il
- Bien. Ce n'est pas grave. Tu as faim ?
Harry hocha la tête.
- Alors viens dans le salon, je t'ai apporté un sandwich.
Harry hésita une seconde, se rappelant très bien être privé de repas. Mais la faim était trop tenace. Il grimaça en se levant. Dementia pressa doucement son épaule dans un geste de réconfort.
- ça va aller ?
- ça fait mal, murmura Harry
- ça va passer...
En s'asseyant sur le canapé, Harry jeta un regard effrayé sur la cane. Dementia haussa un sourcil interrogateur et il secoua la tête.
- Non, sa ceinture.
Elle lui sourit tendrement et poussa l'assiette et le verre vers lui
- Mange.
Puis elle se dirigea vers la porte. Aussitôt Harry se raidit.
- Où tu vas ?
- Je vais chercher de quoi travailler et je reviens si tu veux.
Harry hocha la tête. Dementia s'absenta juste le temps de récupérer quelques dossiers puis elle s'installa sur le canapé à coté d'Harry. Elle étudia ses notes une bonne heure avant que le jeune homme ne finisse par s'endormir, la tête sur ses genoux. Demi posa les dossiers et resta un moment à caresser distraitement les cheveux de l'adolescent. Au bout d'un quart d'heure, elle se dégagea doucement et, prenant la cane, elle sortit discrètement de la chambre et prit la direction du laboratoire. _____________________________________________________________________________________________________
Dementia hésitait devant la porte menant au laboratoire paternel. Devait elle lui faire avaler sa cane immédiatement ? A la réflexion, non. Elle attendrait d'abord qu'il ait parlé à Marc. Un peu d'esprit pratique n'avait jamais tué personne. Elle se contenta donc d'entrer dans le laboratoire et, sans un mot, posa la cane en travers des parchemins de son père. Il haussa un sourcil dans sa direction.
- C'était mesquin, ça !
- Mesquin ? grimaça t il
- Oui, mesquin. Tu n'as jamais utilisé ce truc là de toute ta vie...
Il haussa les épaules, le regard noir.
- Ecoute maman... oh, pardon, avec ton attitude j'ai failli vous confondre...
Rogue lui lança un regard venimeux.
- Qui parlait de mesquinerie ?
Dementia fit une moue boudeuse, étudiée pour paraître nonchalante, et le silence retomba. Rogue se replongeant dans sa potion. Bien qu'il préférât avaler un seau de veracrasse moisis plutôt que de l'avouer à quiconque, la comparaison de sa fille lui faisait mal. Et puis elle était horripilante, elle ne disait rien, ne faisait rien d'autre que de jouer avec une mèche de cheveux et pourtant elle arrivait à le faire se sentir minable.
- Et si je me teignais en blonde ?
- Et tu te feras adopter par les Malefoy parce que tu ne remettras pas les pieds ici... grogna t il
- T'as déjà dit ça quand j'ai épousé Marc... ou alors quand j'ai épousé John ? je sais plus...
Il ne prit pas la peine de répondre. Il parlait de toute façon dans le vent avec elle. Il se demandait bien de qui elle pouvait tirer... Il n'était pas comme ça, et pour autant qu'il s'en souvienne, sa mère ne l'était pas non plus.
Il lui jeta un coup d'œil discret. Le menton posé dans sa main, l'air songeur et profondément ennuyé, elle attendait. Distraitement elle commença à jouer avec le pot de poudre d'écorce de saule. Fronçant les sourcils d'un air interrogatif, elle tendit la main pour en vider le contenu dans le chaudron bouillonnant. Rapide comme l'éclair et bénissant intérieurement ses réflexes de mangemort, Rogue saisit le poignet de sa fille avant que l'irréparable ne se produise.
Dementia haussa les sourcils.
- Quoi ?
- Ne touche plus à rien Démi, soupira Rogue
Dementia croisa les bras et se réfugia dans un silence buté, produisant à intervalle régulier des soupirs mélodramatiques. Au bout de quelques minutes, Severus était prêt à la payer, la renvoyer en France, l'étriper ou tout simplement à céder...
- Dans quel état est il ?
- Dans l'état où tu l'as laissé.
Rogue leva les yeux au ciel. Pour a peine quatre minutes et demi de correction... on n'allait quand même pas l'envoyer à Azkaban pour ça... Dementia a qui l'expression paternelle n'avait pas échappé, fronça les sourcils.
- Je veux dire moralement
Ah. Sur ce coup là, effectivement, il était mal barré. Non parce que sa fille aurait pu faire comme lui, des études de potions, quoi que à la réflexion, il ne valait peut être mieux pas... ou alors des études de botanique. Elle adorait les fleurs... Mais non, tout aurait été beaucoup plus simple. Non, à la place, et sans aucune considération pour la santé mentale paternelle, elle avait choisit de faire des études de psychomage. Bien sur, frivole et papillon comme elle l'était, et aussi parce qu'elle s'était mariée à 17 ans, elle n'avait pas rendu sa thèse et n'avait donc pas son diplôme. Elle avait trouvé un poste de Mme détresse à sorcière hebdo et avait finit par se retrouver rédactrice en chef, laissant éclater son coté sophistiqué, superficiel et bêcheuse qu'elle adorait accentuer pour rendre chèvre tout son entourage. Et à coté de cela, elle avait juré de le rendre fou avec de la psychologie digne des trois balais.
Il hésita un instant. Devait il poursuivre cette conversation ? Ou se taire et prendre le risque qu'elle réalise soudain qu'il n'avait toujours pas accepté de parler à Marc ? Pas qu'il ait quelque chose contre son futur ex gendre. Marc était sympathique, intelligent, cultivé, il n'avait jamais trompé sa fille, ne l'avait jamais battue, n'avait probablement jamais élevé la voix contre elle (ce qui prouvait bien que ce garçon était un saint), bon il était cracmol, mais on ne pouvait pas tout avoir. Le premier mari de sa fille était un moldu... le prochain serait peut être un sorcier... Non ce qui le dérangeait c'était de devoir convaincre ce garçon de l'inutilité de son refus de divorcer, puisque Dementia finissait toujours par obtenir ce qu'elle voulait. Non, définitivement, la discussion promettait d'être pénible. Il se résigna donc à détourner l'attention de sa fille grâce à sa seconde option. |
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| Sujet: chapitre 3 partie 2 Sam 8 Nov - 11:09 | |
| - Bon, et comment est il moralement ?
- Effondré ? Terrorisé ? un cas classique... Sa famille ne l'aimait pas et le négligeait... on lui offre un père sur un plateau et il est encore plus malheureux qu'avant...
- Je ne l'ai pas non plus massacré Dementia, n'exagère pas
- Disons que tu n'as pas contribué à rétablir son équilibre émotionnel...
Et allez ! Psychologie ! Par Merlin, qu'est ce qu'il avait fait pour mériter ça ? Dementia avait reposé son menton sur ses mains croisées et elle le regardait en silence.
- Tu sais, reprit elle, ce n'est pas tant que tu l'ai puni qui me gène...
- Ah...
- Ne crois pas pour autant que je t'approuve...
- Loin de moi cette idée, riposta t il sarcastique
- Non ce qui me gène, c'est de un la privation de nourriture, soit dit en passant je l'ai obligé à avaler un sandwich, et de deux le fait que tu n'aies même pas prit la peine d'aller le voir pour discuter avec lui...
- Discuter de quoi, Merlin ! s'emporta Rogue, et quel sandwich !?
Dementia s'arrêta net de parler et croisa les bras d'un air buté.
- Si tu cries, je refuse de poursuivre cette discussion !
- Merci Merlin
Le silence retomba. Mais Rogue ne se faisait aucune illusion. Et il avait bien raison.
- Cela dit, quand tu as accepté de t'occuper de ce garçon, je suppose que ton but n'était pas de le rendre le plus malheureux possible...
Il la regarda. Elle lui sourit d'un air satisfait. Il leva les yeux au ciel. C'était comme ça depuis qu'elle avait comprit que son petit sourire en coin pouvait lui obtenir tout ce qu'elle voulait... soit depuis qu'elle avait trois ans et demi. Il la regarda à nouveau.
- Si je vais le voir, tu fais disparaître ce sourire exaspérant de ton visage ?
- Au moins jusqu'à la fin de la semaine !
C'était mieux que rien.
- Puis-je au moins terminer cette potion ?
- Mais je t'en prie
- Tu comptes rester assise ici à me regarder ?
- Je te dérange, demanda t elle d'une toute petite voix, on ne s'est pas vu pendant 10 mois, je pensais que tu aurais envie de passer un peu de temps avec moi...
Rogue releva vivement la tête. Elle allait lui faire le coup des larmes ? Il n'arrivait jamais à savoir si elle était réellement malheureuse ou si elle jouait la comédie dans ses cas là.
- Oui bien sur que j'ai envie de te voir, reste si tu veux, mais ne touche à rien, par pitié...
- ça va... répondit elle vexée, à t'entendre je ne fais que des catastrophes...
- Je paye encore pour la réfection du laboratoire de Beauxbatons !
Dementia se mit à rire et Severus daigna sourire. Il travailla en silence pendant une bonne heure, tandis que Dementia étudiait une brochure et prenait des notes sur un parchemin. Il jeta un coup d'œil discret sur la brochure. Son cœur manqua un battement. Il s'agissait de la brochure du service examen de Sainte-Mangouste. Dementia envisageait donc de reprendre sa thèse et de présenter son examen. Elle avait 18 ans lorsqu'elle avait abandonné et depuis il n'avait de cesse d'espérer qu'elle ouvrirait les yeux et qu'elle passerait son diplôme. Libre à elle ensuite de rester rédactrice en chef ou d'entrer à Sainte-Mangouste. Mais ce diplôme en poche, il n'aurait plus de soucis à se faire pour son avenir.
Au bout de dix minutes de silence supplémentaire, Dementia commença à taper avec ses ongles parfaitement manucurés sur le plan de travail du laboratoire. Encore 10 minutes et Rogue craqua.
- Dementia !
- Oui ?
- J'en ai encore pour 15 minutes et je monte voir Harry
- D'accord, répondit elle en cessant immédiatement son travail de sape sur les nerfs de son père.
Il soupira, sa fille était vraiment mais alors vraiment insupportable. Il se demandait bien où elle avait apprit à faire tout cela. Il n'était pas comme ça, n'en déplaise aux mauvaises langues. Sa mère non plus. Elle ne demandait qu'une fois, si on répondait non, elle frappait... elle n'était pas un brin manipulatrice. Mais Dementia faisait de la manipulation et de la culpabilisation une discipline olympique.
15 minutes plus tard, comme promis, il reboucha la dernière fiole de potion et, remettant le rangement à plus tard, il se dirigea vers la chambre d'Harry, Dementia sur ses talons. Il s'arrêta au milieu des escaliers et se tourna vers elle.
- Qu'est ce que tu fais ?
- Je viens avec toi.
- Dementia...
- Promis je ne dirais rien ! Mais il sera moins sur la défensive si je suis présente...
Rogue ne répondit pas et reprit son ascension. Elle était horripilante quand elle avait raison. Arrivé devant la porte d'Harry, elle trottina pour passer devant lui et tapa à la porte.
- Harry ? C'est Demi. Papa... aie, protesta t elle en prenant une claque de son père sur le haut de la tête, je veux dire père veut te parler un instant, on peut entrer ?
Pas de réponse
- Il doit encore dormir, expliqua Dementia en ouvrant la porte.
Mais Harry n'était plus sur le canapé. Elle jeta un coup d'œil dans la salle de bain. Personne. Rogue et elle échangèrent un regard. Pris d'un soupçon, Rogue ouvrit l'armoire. L'éclair de feu d'Harry avait disparut, ainsi que sa cape d'invisibilité.
- Papa ! appela Dementia, qui était entré dans la chambre de l'adolescent.
Il la rejoint et regarda, interrogateur son air inquiet.
- Qu'y a-t-il ?
Au moment même où il posait la question, il posa les yeux sur ce qui avait affolé sa fille. La fenêtre de la chambre d'Harry était grande ouverte. Dementia se pencha par la fenêtre.
- Il faudrait vraiment revoir la sécurité du manoir !
Rogue lui jeta un regard froid
- Personne ne peut y entrer, signala t il
- Oui mais on en sort comme on veut.
Severus grimaça. Il essayait de rester calme mais il sentait la colère monter en lui. Comment avait il osé ? Et comment pouvait il être aussi stupide ? S'enfuir ainsi, avec le Seigneur des Ténèbres dehors ! Et tout ça pour quoi ? Pour quelques coups de ceinture ?
Quand il allait lui remettre la main dessus, ce satané gamin allait comprendre le sens du mot correction !
- Bon, on fait quoi, demanda Demi, le tirant de ses pensées
- Toi ? Rien. Tu en as assez fait comme ça !
- Quoi, protesta t elle indignée, c'est la meilleure ! Tu oserais prétendre que c'est de ma faute ?
Severus grogna mais ne répondit pas. Il gagna sa chambre, Demi sur ses talons. Il lui claqua la porte au nez et se changea rapidement. Il sortit de la pièce et lança à la jeune femme
- Il a du aller se plaindre chez Black ou chez Molly, je vais le chercher !
- je viens avec toi !
- Non
- Tu as confondu ça avec une question, riposta t elle
- Très bien ! mais je te préviens, il est inutile de m'exhorter à la clémence !
- Si on commençait par le retrouver avant de prévoir de le tuer ? répliqua Démi sarcastiquement.
Rogue leva les yeux au ciel et sortit dans le jardin afin de transplaner chez les Weasley.
_____________________________________________________________________________________________________ Sirius faisait les cents pas dans son salon. Il fallait combien d'heures à cet espèce de débris d'elfe de maison pour préparer un café ? Ce n'était quand même pas une demande extravagante, si ? Un simple café ? Et il ne voyait pas pourquoi Kreatur avait marmonné : « manquait plus que ça ». Etait ce une allusion à peine voilée sur son humeur un peu massacrante ? Il avait quand même de quoi être de mauvaise humeur, non ? Son filleul ! Le fils de James ! Obligé de donner du « père » à Servilus ! C'était le bouquet. Si jamais cet espèce de rat d'égout avait le malheur de faire quoi que ce soit à Harry, il le démembrerait ! Dès que Dumbledore aurait le dos tourné ! N'était il pas censé être un horrible assassin ?
- Kreatur ! hurla t il soudain, mon café !
Aussitôt, le portrait de sa mère se mit à vociférer. Allons bon, il l'avait oublié celle la ! A peine Kreatur, qui d'ailleurs réagissait très vite lorsqu'il l'avait décidé, avait il réussit à refermer les lourds rideaux sur le portrait de l'honorable Mme Black, que des coups à faire trembler les murs furent tapés à la porte. Pendant que sa mère se remettait à hurler, Sirius, soupirant, alla ouvrir.
_____________________________________________________________________________________________________
- Comment ça, il n'est pas là ? tu te moque de moi Black ?
- J'ai l'air, répliqua Sirius sur le même ton
Dementia échangea un regard avec Kreattur. Ca faisait bien 10 minutes que les deux vieux ennemis répétaient inlassablement les mêmes phrases.
- Bon. Se décida t elle à intervenir, ce n'est pas en vous sautant à la gorge qu'on va retrouver Harry !
- Si tu avais commencé par te mêler de tes affaires, toi, hurla Rogue
- Et toi, riposta Dementia, si tu n'avais pas commencé par te conduire comme un... un...
- Sinistre crétin ? proposa Sirius
- J'avais en tête un vocabulaire nettement plus imagé, marmonna la jeune femme, mais oui, c'est l'idée générale...
- Et bien voila, tu gagnes du temps cette fois ci, tu as déjà trouvé ton futur ex mari, siffla Rogue
A sa grande surprise, et son immense indignation, au lieu de protestations véhémentes, il vit Sirius afficher un sourire amusé et Dementia s'empourprer en détournant le regard. Il ne manquait plus que ça ! Tournant sèchement les talons, il sortit en claquant violement la porte.
- Il a une imagination débordante, souffla Demi, tendis que Kreattur se précipitait vers le portrait
- Oui, acquiesça Sirius
- Je devrais peut être le suivre…
Sans oser se regarder dans les yeux, ils partirent brusquement dans des directions opposées. Dementia rattrapa son père.
- Il est inquiet pour Harry voila tout
Rogue se contenta de grogner.
- J'ai une idée, souffla la jeune femme
- Dis toujours
- Hedwige est restée au manoir. Elle le trouvera où qu'il soit.
- Et tu crois qu'il suffit de le lui demander pour que ce sale gosse revienne ?
Dementia leva les yeux au ciel. Qu'est ce qu'il pouvait être borné quand il l'avait décidé !
- Avec un peu de bonne volonté... avança t elle
- Si tu attends que je passe l'éponge...
Dementia soupira. Cette idée ne l'avait même pas effleurée. Elle savait très bien que son père avait raison. Pour une fois.
- On fait quoi dans ce cas ?
Rogue réfléchis un instant.
- On rentre ! Je contacte Dumbledore !
Demi haussa les épaules. Elle se demandait comment elle allait tirer Harry du guêpier dans lequel il s'était fourré. Son père allait le mettre en pièce. Elle n'avait aucune chance de convaincre son père et d'éviter à Harry une punition que, il fallait bien l'avouer, il n'avait pas vraiment volé.
Peut être le professeur Dumbledore parviendrait il à calmer Severus. Il trouvait toujours les mots pour l'apaiser. Et puis, lui serait sans aucun doute capable de localiser Harry en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire tisane purificatrice.
A peine arrivé au manoir, Rogue jeta une poignée de poudre de cheminette dans l'âtre et y plongea la tête en criant : « bureau d'Albus Dumbledore ! »
- Severus ? demanda le vieil homme en levant la tête
- J'ai un problème Albus, Harry a disparut
- Que s'est il passé, Severus
- Nous avons eu une altercation et je l'ai puni. Il s'est sauvé Albus
Albus se leva et lissa sa barbe d'un air songeur.
- Etes vous allé chez Sirius ?
- il n'y est pas, ni chez les Weasley.
- Miss Granger ?
- Elle passe l'été chez les Weasley.
- Bien, ne vous inquiétez pas Severus, je vais le retrouver et je vous le ramène. Restez chez vous, et dites de ma part à Dementia que je l'attends le 1er Septembre.
Severus acquiesça et éteint le feu d'un geste. Il alla s'asseoir dans son fauteuil. Comme à son habitude, Demi vint s'asseoir à ses cotés, sur le bras du fauteuil. Il passa machinalement un bras autour d'elle.
- Il va le retrouver
- Hmmm. Dis donc, qu'est ce qu'il a voulut dire par j'attends Dementia le 1er Septembre ?
- Oh.
- Alors ?
Dementia soupira. De toute façon, il le saurait tôt ou tard.
- Bon, je vais passer ma thèse. Ne jubile pas ! Dumbledore me laisse vivre à Poudlard et utiliser la bibliothèque. Et en échange, j'aiderais Mme Pince.
Severus sourit.
- Quel sera le thème de ta thèse ?
- Je ne suis pas encore sure. Quelque chose en rapport avec les adolescents... peut être l'impact d'une éducation trop sévère sur un état émotionnel déjà fragilisé...
- Je suis mort de rire...
Dementia ne put s'empêcher d'éclater de rire sous le regard noir de son père. Elle finit par se lever en époussetant sa robe
- Bon, je vais travailler dans la bibliothèque... N'oublie pas de prévenir Sirius quand Dumbledore aura retrouvé Harry !
- Black, grogna Severus
Dementia se contenta de lever les yeux au ciel et claqua la porte de la bibliothèque tandis que Rogue s'abîmait dans la contemplation du feu. |
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| Sujet: chapitre 4 partie 1 Sam 15 Nov - 0:36 | |
| - Merci madame, dit Harry en prenant un cookie
- Bon, lui dit son camarade une fois que sa mère fut sortie de la chambre. J'ai compris pourquoi tu as foutu le camp. Mais pourquoi ici ?
- Je n'ai pas envie qu'on me retrouve trop vite. Chez Ron ou Hermione on m'aurait repéré et chez des sorciers...
- Ils auraient prévenus Dumbledore. Compris ! C'est quand même un sale coup ! Rogue ! T'as pas de chance vieux !
- Ouais tu l'as dis.
- Enfin, tu peux rester ici tant que tu veux...
- Merci Dean.
On tapa à la porte et madame Thomas entra.
- Nous allons passer à table. Harry, ta cousine ne voit pas d'inconvénient à ce que tu restes ici ?
- Non, madame, répondit Harry, se sentant un peu coupable de mentir à la si gentille maman de Dean, quand elle a su qu'un des mes amis habitait ici, c'est elle qui me l'a proposé. Si ça ne vous dérange pas bien sur.
- Pas du tout. Allez ! A table !
Pendant le repas, la famille Thomas discutait et riait. Dean se chamaillait avec sa sœur et chacun d'eux essayait de convaincre Harry de prendre son parti. La différence entre cette ambiance et celle du manoir Rogue était flagrante.
Apres le repas, les garçons allèrent louer un film au vidéo club et passèrent la soirée devant la télé, aux grandes protestations de Cheryl, la sœur de Dean, qui voulait regarder les vidéo-clip. En fin de soirée, alors que les garçons allaient se coucher, on tapa à la porte. Mme Thomas alla ouvrir et quelques minutes plus tard, elle tapa à son tour à la porte de la chambre.
- Harry ? Le professeur Dumbledore veut te voir.
Harry et Dean échangèrent un regard mais la présence de Mme Thomas ne leur permettait pas de réagir. Ils allèrent dans le salon. Dès qu'il les vit, Dumbledore se leva.
- Ah ! Mr Thomas ! Harry ! Désolé de mettre un terme à votre soirée, mais Harry doit rentrer avec moi.
Résigné, Harry prit ses affaires, remercia les parents de Dean et salua son camarade.
- J'aurais essayé, murmura t il
-Ecris-moi, répondit Dean avec un sourire compatissant
Il suivit le professeur à l'extérieur.
- Nous allons trouver un endroit tranquille pour transplaner.
- Vous me ramenez là bas ? Dumbledore ne répondit pas.
- Et si je ne veux pas ?
- Je crains que tu n'ais pas le choix Harry.
Harry n'insista pas. A quoi bon argumenter ? Il se doutait que le directeur savait parfaitement qu'elle était la raison qui l'avait poussé à s'enfuir, et, s'il le ramenait là bas sans état d'âme, il ne comptait pas s'humilier davantage en se plaignant.
Dumbledore tendis le bras et saisit celui d'Harry. Une seconde plus tard, ils étaient devant le manoir Rogue. Harry déglutit avec difficulté. Dumbledore le précéda dans le manoir et se dirigea vers le salon sans hésitation.
- Mon cher Severus, vous n'auriez pas perdu quelque chose ?
Aussitôt Rogue se leva brusquement, manquant faire tomber Dementia du bras du fauteuil. Celle-ci se précipita sur Harry et le serra dans ses bras.
- Tu vas bien ? Tu n'as rien ?
- Ca va, répondit Harry en rendant son étreinte à sa sœur.
Mais par-dessus l'épaule de Dementia, il ne quittait pas Rogue des yeux. Celui-ci, bien trop calme, observait Harry. Partagé entre le soulagement et la fureur, il tentait de conserver son sang froid. Quand il vit le maître des potions faire un pas en avant, il se raidit dans les bras de Demi.
Celle-ci s'écarta de lui et regarda Dumbledore.
- Monsieur le Directeur, vous allez bien prendre un thé au citron...
Severus fronça les sourcils, elle l'avait coincé. La politesse exigeait sa présence.
- Toi, dans ta chambre, cracha t il a Harry
Dementia le poussa en avant, l'incitant à obéir et appela Kookie pour réclamer du thé. Dès que celui-ci fut servi, elle se leva.
- Veuillez m'excuser, je vais rapidement écrire un mot à Sirius pour le rassurer. Vous ne partez pas Albus !
Et avant que qui que ce soit n'ai eu une chance de protester, elle disparut dans le bureau de son père.
- Dementia aurait elle peur de vos réactions ?
Severus grogna.
- Si elle croit lui sauver la mise...
- Peut être qu'une bonne discussion serait plus profitable qu'une démonstration d'autorité...
Rogue jeta un regard noir vers son mentor.
- Mais vous êtes seul juge, conclue le vieil homme.
_______________________________________________________________________________
Dementia prit un morceau de parchemin et entreprit d'écrire un court message à Sirius.
Sirius,
Une brève missive pour vous rassurer. Harry est rentré au manoir sain et sauf. Je vous tiendrais au courant de la suite des évènements. Ne vous inquiétez pas, je veille sur lui.
Amicalement
Dementia Rogue
Elle ressortit du bureau et poussa un sifflement aigu qui fit grimacer son père. Une chouette noire arriva presque immédiatement.
- Nexus, va porter ça à Sirius Black, 12 square Grimaud, Londres.
L'oiseau à peine envolé, elle reprit sa place, perchée sur l'accoudoir.
Dumbledore sourit et se leva.
- Oh, s'exclama Dementia, vous partez déjà ?
- Arrête ça tout de suite, gronda Rogue d'un ton sec
Une fois n'est pas coutume, elle ne répliqua rien, mais se mura dans un silence buté. Dumbledore partit, Rogue se rassit un instant, le visage dans les mains. Il inspira à fond et expira plusieurs fois d'affilés avant de se lever et de se rendre dans son bureau. Il en ressortit aussitôt, sa cane à la main.
Dementia se leva précipitamment et lui barra le passage.
- Tu devrais d'abord te calmer...
- Je suis parfaitement calme, Dementia
- Oh, répondit elle, sarcastique, tu vas le massacrer calmement ?
- C'est l'idée...
Dementia ferma les yeux et inspira profondément ;
- Oh je t'en prie Demi, je ne vais pas le tuer. Tu réagis comme si j'étais un monstre sans cœur.
Dementia fronça les sourcils
- Je n'ai rien prétendu de tel. Mais ton cœur est enfermé dans une coque si épaisse qu'il faut un certain temps et une sacrée énergie pour l'atteindre.
Rogue lui lança un regard venimeux avant de poser le regard sur sa cane. Dementia croisa les bras, une lueur de défi signifiant « essaie un peu pour voir » dans les yeux.
- Bien essayé, murmura Rogue avant de tourner les talons et de se diriger vers la chambre d'Harry
Dementia se laissa tomber dans le fauteuil de Rogue, découragée.
- Désolée Harry, j'aurais essayé, souffla t elle
Un hibou tapa à la fenêtre du salon. Dementia lui ouvrit et prit le courrier. Il était assez épais et était adressé à Harry.
- Ça lui remontera le moral, se dit elle
Vingt minutes après être monté à l'étage, Rogue réapparut et alla immédiatement s'enfermer dans son laboratoire en claquant la porte.
Dementia hésita un quart de seconde. Elle saisit la lettre et se rendit à la chambre d'Harry.
Elle le trouva allongé à plat ventre sur son lit, la tête enfouie dans l'oreiller. Elle s'assit à coté de lui.
- Ce n'était pas très malin, tu sais
Il ne répondit pas. Elle posa une main sur sa nuque. Elle le sentit hypertendu.
- Tu devrais aller prendre une douche, ça te détendrait.
Il secoua la tête.
- Pourquoi ?
- Je ne peux pas bouger, murmura t il, j'ai trop mal
Il avait la voix enrouée. Soit il avait pleuré, soit il avait crié... soit les deux, se dit Dementia.
- Tu veux bien me laisser voir ?
Il hésita une seconde et acquiesça. Dementia souleva son Tshirt et regarda son dos. Il était rouge et quelques marques étaient en train de bleuir. Aucune coupure n'était visible. Son père avait été sévère mais il avait manifestement retenu son bras.
- Ça va aller, lui murmura t elle, mais prend une douche, je te promets que ça te soulagera.
Il se redressa avec difficulté en grimaçant et en se mordant les lèvres. Dementia l'aida de son mieux et l'accompagna jusqu'à la porte de salle de bain. Dix minutes plus tard, il ressortit et s'installa près d'elle sur le canapé.
- Ça fait du bien, dit il
- Je te l'avais dis.
Elle nota ses yeux rougis mais ne fit aucun commentaire.
- Au fait, sourit elle, un hibou t'a apporté ça
Elle lui tendit la lettre. Il la saisit en souriant tristement et la décacheta. Salut vieux,
Comme tu t'en doutes, je suis sous le choc. Rogue t'as adopté ! Cet espèce de sale bâtard graisseux, sadique et névrosé ! Je comprend que tu te soit barré ! Et t'inquiète, je comprends pourquoi tu n'es pas venu chez moi. Tu aurais vu ma mère. Elle était furax quand Rogue lui a dit que tu avais mis les voiles ! Je ne sais pas si on t'a retrouvé mais je t'écris quand même. On va essayer de faire que tu viennes nous voir ou que nous on puisse venir chez toi. Maman va demander à Rogue. Tiens le coup vieux !
Ron
Harry sourit. Ron avait vraiment fait un effort. Sa lettre était plus longue que d'habitude. Il changea de position et son dos endoloris le fit grimacer. Dementia lui caressa la joue. Il lui tendit la lettre de Ron, impulsivement. Pendant qu'elle lisait, il l'observa. Définitivement, elle lui rappelait quelqu'un. Elle avait la couleur des yeux et des cheveux de Rogue. Son teint pale aussi, mais plus diaphane et nettement moins cireux. Mais il y avait autre chose... La forme des yeux, le nez... Il secoua la tête. Il ne voyait pas.
Il déplia le second parchemin que contenait la lettre et sourit face à l'écriture soignée d'Hermione.
Cher Harry,
J'espère que tu vas bien et que tu es rentré sain et sauf. Harry, quand le professeur Rogue est venu voir si tu étais là, j'ai cru que mon cœur allait s'arrêter de battre. Te savoir dehors, quelque part, avec Voldemort et ses mangemorts qui rodent... Tu as vraiment été inconscient...
Je sais que ça ne doit pas être facile pour toi cette histoire d'adoption avec le professeur Rogue. Mais si le professeur Dumbledore a voulut ça, c'est pour ton bien, tu t'en doutes ! Je t'assure Harry, si tu fais quelques efforts tout devrait bien se passer. Quand il est venu chez les Weasley, il n'était pas seulement furieux, il était inquiet, vraiment inquiet...
J'espère qu'il ne te punira pas trop sévèrement et qu'il acceptera de nous laisser nous voir. Madame Weasley a dit qu'elle allait négocier pour ça. Je suis sure qu'il finira par accepter.
Harry je t'en prie, fait attention à toi et ne te remet pas en danger.
A bientôt
Affectueusement
Hermione
Ps : as-tu fait tes devoirs de vacances ? Je les ai terminés, Ginny les as bien commencés mais les garçons n'ont encore rien fait.
Harry leva les yeux au ciel et tendis la lettre à Dementia. Celle-ci la parcourut rapidement avant de sourire.
- Elle a l'air pleine de bon sens cette petite...
- Tu crois qu'il sera d'accord ? demanda Harry
- Là, maintenant, tout de suite, non aucune chance. Mais ton anniversaire est dans un peu plus de deux semaines. D'ici là je suis sure de le convaincre d'inviter tes amis quelques jours... Rien que pour ne plus m'entendre me plaindre...
Harry acquiesça en souriant. Mort de fatigue, il se laissa glisser contre Demi. La porte de la chambre s'ouvrit brusquement, les faisant sursauter. Dementia se redressa légèrement, le regard noir.
- Tu sais le rectangle en bois, il est fait pour taper dessus...
- Dehors !
Avec un cri indigné, Dementia se leva. Elle déposa un baiser sur le front d'Harry et lui murmura :
- Ne t'inquiète pas...
Facile à dire se dit Harry en regardant Demi fermer la porte derrière elle avec une pointe d'angoisse. Rogue suivit Dementia du regard avant de reporter son attention sur Harry.
- Je suis calmé, annonça t il en s'installant dans le fauteuil en face du jeune homme, on peut discuter à présent.
Harry préféra rester silencieux. Rogue soupira.
- Ecoute, tout a l'heure je ne t'ai rien expliqué. J'étais furieux et je t'ai puni en me contentant de hurler et de me concentrer pour ne pas te tuer pour de bon. Mais c'était vraiment stupide de t'enfuir comme ça.
Au prix d'un immense effort sur lui-même, Harry ne répondit pas.
- Tu t'es mis en danger. Et pire encore, Harry, tu as mis la famille de ton ami en danger. Une famille moldue, qui aurait été incapable de se défendre en cas d'attaque.
Harry releva brusquement la tête. Il n'avait pas pensé une seconde faire courir le moindre danger aux Thomas.
- Je n'avais pas pensé à ça, murmura t il.
- Je m'en doute. Mais bon, comme je te l'ai dit à Poudlard, en ce qui me concerne, tu as été puni, la page est tournée. Je sais qu'il est tard mais je ne vais pas t'envoyer au lit sur un mauvais épisode. Tu peux rester à ruminer dans ta chambre si ça te chante, mais je préférerais que tu viennes passer un moment en bas avec nous.
Sur ces paroles, Rogue se leva et sortit de la chambre. Harry médita un moment. Toute sa fatigue s'était envolée, il n'arriverait jamais à dormir avec la tension qu'il ressentait. Il ne pourrait jamais vivre dans un climat hostile en permanence. Ce n'était pas les Dursley... Rogue était aussi à Poudlard. Il repensa aux conseils d'Hermione. Rogue avait fait un pas en avant. Peut être devait il en faire un aussi ? |
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| Sujet: chapitre 4 partie 2 Sam 15 Nov - 0:37 | |
| Harry soupira. Il ramassa ses affaires de DCFM et de potion pour se donner contenance. Il passa devant Rogue et Demi qui jouaient aux échecs dans le salon et alla s'enfermer dans la bibliothèque. Il tourna en rond un moment, cherchant une bonne excuse et le bon moment pour aborder Rogue. Il entrouvrit la porte et jeta un coup d'œil dans le salon.
- Echec et mat !
Dementia se leva, très digne et monta sans un mot dans sa chambre.
- Mauvaise joueuse ! lui cria Rogue
Harry hésita et puis, se rappelant qu'il était un Gryffondor, il se lança
- Père ?
Rogue se tourna vers lui
- Oui ?
L'absence de colère dans la voix ou le regard de Rogue lui confirma que pour le professeur l'affaire était close et l'incita à continuer.
- Euh vous pouvez m'aider ? Pour mes devoirs. Juste jeter un coup d'œil.
Rogue acquiesça, ne répondant pas qu'à son avis on ne faisait pas ses devoirs à 22h45 mais il se doutait qu'Harry n'avait pas trouvé d'autre prétexte pour lui parler. Il suivit Harry dans la bibliothèque. Le jeune homme lui tendit le brouillon de son devoir de DCFM. Severus le lut en silence puis il s'assit à la table à coté d'Harry.
- Je peux ? demanda t il en désignant une plume.
- Allez y
Rogue fit quelques annotations dans la marge.
- Ce n'est pas mal. Avec Lupin tu aurais optimal.
- Et avec vous ? demanda Harry
Rogue réfléchis un instant.
- Disons effort exceptionnel. Tu ne développes pas assez tes réponses.
Harry hocha la tête et mit le devoir de coté. Il le recopierait plus tard. Puis il tendit un second parchemin à Rogue.
- Ah, soupira celui-ci, potions. Harry qu'est ce qui coince en potion ?
- Le prof, répondit machinalement Harry avant de se mordre les lèvres.
- Oui, bon, et à part le prof ? demanda Rogue ne levant les yeux au ciel.
- Je ne sais pas, murmura Harry les yeux baissés.
- Je ne peux rien pour toi pour la théorie. C'est du par cœur. Il suffit d'apprendre. Je peux te conseiller des livres pour faire tes devoirs. Mais si tu veux je peux t'entraîner pour la pratique.
Harry ne semblait pas du tout convaincu, Rogue ne put retenir un sourire.
- Je promets de ne pas crier, ni me mettre en colère...
- Bon, d'accord, murmura Harry
- Bien, mais pas aujourd'hui. Il est tard. Va te coucher.
- Oui père.
Harry monta à sa chambre et s'écroula sur son lit, à plat ventre. Il ne savait plus trop où il en était. Il n'arrivait pas à comprendre Rogue. Il l'avait battu deux fois en moins de 72 heures et se montrait à présent amical avec lui.
Il ne comprenait pas pourquoi Rogue était si sévère avec lui alors qu'il était manifeste que Dementia n'avait pas du tout reçu la même éducation. L'animosité qui liait Rogue à son père et à Sirius y était elle pour quelque chose.
La fatigue engendrée par les évènements de la journée lui tomba dessus et il s'endormit.
Le lendemain il fut réveillé par une main qui le secouait. Il ouvrit les yeux et croisa le regard de Dementia.
- Allez debout marmotte ! Il est 10h !
- Quoi ?! Il n'a rien dit ?
- Ne t'affole pas. Il a juste dit que tu mangerais mieux à midi. Mais si tu veux que je t'emmène voir Sirius, c'est maintenant !
Harry bondit de son lit et étouffa un gémissement. La douleur était plus intense que la veille. 1/4 d'heure plus tard, il était prêt et transplanait avec Dementia. A peine eut-il passé la porte du 12 square Grimaud, qu'il se jeta dans les bras de Sirius.
- Ça va ? lui demanda son parrain en le serrant contre lui
- Maintenant oui ______________________________________________________________________ - Et vous auriez fait quoi vous ?
- Pas ça en tout cas, répondit sèchement Sirius
Il tendit une fiole à Harry.
- Bois ça. Ça fera disparaître la douleur.
Harry eut une hésitation qui n'échappa pas à Sirius. Il se tourna vers Dementia, furieux.
- Vous trouvez normal qu'il refuse de se soigner ?
- Ah, ne vous en prenez pas à moi Sirius, protesta Dementia
Harry lui jeta un regard. Dementia soupira.
- Tu as encore mal ?
- Bien sur qu'il a mal, vous avez vu ce que Servilus lui a fait ! s'énerva Sirius
Dementia lui jeta un regard noir avant de reporter son attention sur Harry. Celui ci hocha la tête.
- Alors bois cette fichue potion.
- Oui mais...
- Il te l'a expressément interdit ?
- Non
- Ben il avait qu'à le faire !
Sirius eut un sourire amusé. Harry avala la potion en haussant les épaules d'un air fataliste.
- Au cas où il s'en apercevrait, je lui dirais qu'on t'a obligé à la boire.
Harry grogna et se recala contre Sirius.
- pourquoi tu n'es pas venu ici, demanda ce dernier.
- Ca parait évident, marmonna Dementia
- Je ne voulais pas qu'il me trouve
- Tu crois que je t'aurais livré ?
- Oh ça va, protesta Demi, on parle de mon père là, pas de Vous-Savez-Qui...
- Au moins je pourrais lancer un avada sur Voldemort sans m'attirer les foudres de Dumbledore !
Dementia eut un sursaut.
- Ne prononcez pas son nom !
Sirius leva les yeux au ciel mais ne releva pas.
- Bon, reprit il en se tournant a nouveau vers Harry, à part ses méthodes d'éducation plus que discutables, comment ça ce passe ? Avec Servilus ?
- Severus ! Grinça Dementia. Il triche aux échecs.
Harry fut prit d'un fou rire incontrôlable et Demi croisa les bras, vexée. Sirius souriait sans toutefois comprendre l'hilarité de son filleul. Quand celui-ci se fut expliqué, Sirius jeta un regard amusé à la jeune femme.
- Oui bon, râla t elle, je dois passer au bureau. Je reviens te chercher à temps pour le repas. Si on est en retard il risque d'en faire une syncope.
Harry hocha la tête, heureux de passer un moment seul avec son parrain.
Pendant qu'il reprenait leur discussion, Dementia transplanait, certes dans un bureau, mais pas le sien. Elle s'assit face à un homme d'une trentaine d'années.
- Tu as fini par venir, déclara t il en croisant les mains sur ses papiers.
- Comme si j'avais eu le choix... Pourquoi as-tu changé d'avis ?
- Je n'ai pas changé d'avis... je t'accorde toujours le divorce. Mais tu n'as pas rempli correctement certains papiers et j'avais envie de m'amuser un peu.
- Ton humour me sidère, marmonna Dementia, qu'est ce que j'ai oublié ?
- Le nom des parents
- Et tu ne pouvais pas le remplir à ma place ?
- Ton père oui, mais je ne connais même pas le nom de ta mère.
Dementia lui arracha des mains les papiers qu'il lui tendait et inscrit les deux noms aux emplacements réservés avant de se lever. Marc tendit la main pour les saisir et lu ce qu'elle avait inscrit. Il releva brusquement la tête.
- Tu plaisantes ?
- J'en ai l'air ? Répondit elle sombrement. C'est bon ? Tout est en règle ?
Marc hocha machinalement la tête. Dementia sortit du bureau sans rien ajouter.
Il ne chercha pas à la retenir.
Tandis que Dementia enterrait son second mariage, Harry profitait du bonheur d'avoir Sirius pour lui seul sans la présence envahissante de ses amis, ni celle angoissante de Rogue. Sirius lui parla beaucoup de James, semblant craindre tout à coup, que l'adoption d'Harry fasse oublier à celui-ci ses réelles origines.
L'heure d'absence de Dementia passa à une vitesse effrayante. Bien qu'Harry n'ai pas osé confier à Sirius la peur que lui inspirait Rogue, de peur d'engendrer une réaction violente de ce dernier envers le maître des potions, et malgré tout le désir qu'il avait que tous oublient son existence et qu’ils le laisse vivre simplement heureux dans la maison de son parrain, il se sentit apaisé d'avoir pu parler de tout et de rien avec ce dernier.
Quand Dementia arriva, avec 10 minutes de retard, il se leva à regret. Celle-ci s'aperçu aussitôt de son air abattu.
- Ne fait pas cette tête, on reviendra.
Sirius le serra contre lui, puis il le relâcha et le poussa doucement vers Dementia. Ils sortirent dans la ruelle, dépassèrent les barrières de protection et transplanèrent pour réapparaître dans le jardin du manoir Rogue.
Harry entra d'un pas vif, conscient de leurs 15 minutes de retard.
- Pourquoi tu cours ? protesta Dementia en le suivant dans le hall.
- On est en retard !
- Mais non
Harry se figea à l'entrée de la salle à manger. Rogue, semblant plus que contrarié avait déjà entamé son repas.
- Père, balbutia le jeune homme, je suis vraiment désolé...je...
Rogue le fit taire en levant une main.
- Assied toi et mange, Harry. Je sais parfaitement que tu n'es pas fautif, une horloge elle-même prend du retard en présence de Dementia.
Celle-ci s'assit en haussant les épaules et disparut presque aussitôt derrière la gazette du sorcier.
- Où étiez vous, s'enquit Rogue
- Chez Sirius, répondit Harry en priant Merlin que son père ne se mette pas en colère.
Mais Rogue ne releva pas. Tout au plus jeta t il un regard indéfinissable vers sa fille, qui ne releva pas la tête de son journal.
- J'ai reçu un courrier aujourd'hui. Un courrier te concernant.
- De Poudlard ? demanda Harry
- Non. De Madame Weasley.
Harry leva la tête, soudain intéressé.
- A compter de demain, tu verras régulièrement tes amis Ron et Hermione. Ici plutôt qu'au terrier, le manoir comporte plus de protection. Dementia jouera les hôtesses, j'ai beaucoup de travail dans mon laboratoire
- Merci beaucoup père, répondit Harry sincèrement heureux à la perspective de passer du temps avec ses amis
- Hmmm, grogna Rogue, Mme Weasley est très persuasive.
Il jeta immédiatement un regard noir à Dementia dont le journal semblait soudain agité par une brise malgré l'absence de courant d'air dans le manoir.
- Quand est ce que je vais les voir ?
- Et bien, nous recevrons Mr Weasley et Miss Granger demain. Mme Weasley nous invite à dîner après demain. J'ai décliné l'invitation...
Harry baissa la tête sans répondre déçut, mais la releva vivement en entendant la suite du discours de Rogue
- ... en ce qui me concerne.... Tu iras avec Dementia.
- Pas de problème, croassa Dementia, toujours bien à l'abri derrière son journal.
Rogue lui lança un regard acéré. Intrigué par le soudain silence, Dementia abaissa un peu son journal pour regarder par-dessus celui-ci. Dès qu'elle eut croisé le regard de son père, elle replongea immédiatement à l'abri du quotidien qui s'agita de plus belle sous le fou rire silencieux de sa propriétaire.
Renonçant à protester de quelque manière que ce soit, Rogue décida de l'ignorer purement et simplement et se tourna vers Harry.
- J'ai beaucoup de travail cet après midi. Je serais dans mon laboratoire. Je voudrais que tu fasses ton devoir de métamorphose et une partie de ton devoir de potion. Disons, 5 questions. Puis tu viendras me voir pour que je le corrige. Si tu as travaillé sérieusement, j'ai bien dis si, tu pourras aller jouer au Quidditch dans le jardin. J'ai un jeu de balles ensorcelé quelque part, ce n'est pas aussi bien que de jouer en équipe mais c'est assez divertissant.
Le regard d'Harry s'illumina et il courut chercher ses affaires avant de s'enfermer dans la bibliothèque.
Trois heures plus tard il tapait à la porte du laboratoire.
- Tu as fini ?
- Oui père
Rogue lu le devoir de métamorphose et le rendit à Harry sans commentaire. Il lu ensuite les questions choisies par Harry dans le devoir de potion.
- Bon, ce n'est pas encore ça, mais il y a des efforts notables. Tu as utilisé le livre que je t'ai conseillé ?
- Oui, père
- Bien, tu peux aller jouer dans le parc. Kookie va te porter les balles. Au fait dès la semaine prochaine, Winky deviendra ton elfe personnel. Est il nécessaire de préciser qu'elle est ravie ?
- Merci, père
Harry courut à l'extérieur et resta sur son balai jusqu'à ce que Kookie l'appelle pour le repas. Dementia ne se montra pas de la soirée.
Le lendemain matin, au petit déjeuner, Harry put constater que Rogue était d'une humeur massacrante, aussi n'osa t il pas faire le moindre commentaire.
- As-tu vu ta sœur ?
- Non père, elle ne s'est pas réveillée ?
- Elle n'est pas rentrée, répondit sèchement Rogue
Harry décela de l'inquiétude chez son père et en ces temps troublés, l'absence de Dementia, qui, si elle les avait habitués à ses retards chroniques, passait tout de même chacune de ses nuits au manoir, avait en effet de quoi soulever quelques questions et générer les pires inquiétudes. |
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