[FINIE] Myranda Mownry

Histoire de votre personnage :

Tout commença le 7 avril 1995. Un drôle de couple était installé autour d'une table en bois légèrement relevée du sol, partageant tout un tas de choses et d'autres, à l'intérieur d'un appartement somme toute modeste de la City de Londres. Quand je dis drôle de couple, c'est tout simplement parce qu'autour de cette table il y avait Isabelle Mownry, ma mère. Bien que légèrement enrobée (elle était enceinte donc c'était plutôt normal), elle était magnifique : elle arborait toujours un sourire radieux qui respirait la joie de vivre. Ses yeux étaient d'un bleu azur rayonnant et sa chevelure rayonnait elle aussi, elle était blonde comme le soleil. Cette jeune femme était d'origine française, née à Toulouse et venue habiter à Londres lorsqu'elle rencontra mon père. Lui, c'était un petit bonhomme qui ne ressemblait pas du tout à ma mère. Autant elle était belle et gracieuse, autant il était laid et empoté. James Mownry. C'est lui. Il est lui aussi un peu enrobé, toujours habillé de noir, il était d'ailleurs brun foncé, de la même couleur que ses yeux, portait la moustache. Le contraire de ma mère en gros.

Au début la jeune femme blonde ne se doutait pas que ses douleurs de contraction arriveraient aussi vite et de manière aussi inattendue qu'un 7 avril en début d'après-midi. Il ne fallait pas non plus oublier qu'il y avait deux bébés dans le ventre de ma mère, deux petites filles qui allaient sûrement être jumelles. Une fois transférée à l'hôpital, l'opération de ma mère ne se passa pas comme prévu. En vérité, un premier bébé était sorti avant moi et avait provoqué une hémorragie interne chez ma mère. De plus, les chirurgiens ont eu un mal fou à dégager ce premier bébé du ventre de ma mère, mais le problème c'est que le sang continuait de couler. Ce qui devait arriver arriva, Isabelle Mownry succomba. Malheureusement, moi, Myranda Mownry, j'étais encore dans son ventre. Et il n'y avait plus de placenta à cause de l'hémorragie. Heureusement on pu me dégager assez vite, un peu plus et j'allais mourir moi aussi. D'ailleurs les médecins avaient découvert chez moi une anomalie cardiaque, qui devait être en partie dû à ces quelques minutes de manque de placenta...

Mon père n'avait pas pu me récupérer tout de suite. Pendant près de trois semaines je suis restée à la maternité, en une sorte de réanimation. Non mais vous vous rendez compte ! Ma soeur n'avait même pas une heure et elle avait déjà tué ma mère et n'était pas loin de m'avoir tuée moi. Cette fille sera à coup sûr de la mauvaise graine...du moins à l'époque je ne savais même pas que ma mère était décédée, ni que j'avais une soeur alors comme ça ! Ce n'est que quelques années après, lorsque j'avais cinq ans et que nous habitions dans une campagne écossaise, que mon père me révéla toute la vérité. Bien sûr il ne me mit pas au courant de tous les détails, il m'appris juste que je devais détester ma soeur Jessica, elle qui m'avait privée d'une mère et qui m'avait contrainte de ne pas aller à l'école. Oui je ne l'ai pas encore dit, mais je ne pouvais pas aller à l'école à cause de mon anomalie cardiaque, d'après les médecins cela serait mieux pour moi.

James Mownry était donc mon précepteur. L'éducation était obligatoire alors il s'en chargea lui-même. J'étais cloîtrée avec lui dans une maison perdue au milieu de la campagne. En revanche je ne manquais de rien, j'avais tout ce que je voulais, je piquais d'ailleurs très souvent des caprices pour avoir telle ou telle chose. Pendant toute ma scolarité primaire je fus privée du contact des autres enfants de mon âge...tandis que Jessica se bagarrait gentiment avec ses amis dans la cour de récré, moi je m'amusais avec plein de super jouets, mais seule. Mon père me révéla ensuite la présence de pouvoirs magiques au sein de notre famille, et dont j'avais été pourvue. Enfin quelque chose d'intéressant allait se passer dans ma vie : j'allais aller étudier à Poudlard, l'une des plus prestigieuses écoles de magie. Pour la première fois de ma vie j'allais cotoyer de vrais jeunes de mon âge. Les médecins avaient autorisé la scolarité au collège, ils disaient qu'avec la croissance le coeur serait moins fragilisé, en revanche les cours de sport devaient m'être interdits. En ce qui concerne Poudlard, ça allait être les cours de vol sur un balais dont j'allais être dispensée de manière définitive. Déjà une autre raison de détester ma soeur avant de la connaître : elle allait avoir le privilège de se déplacer en volant dans les airs...et dire que moi je n'étais même jamais montée sur un tourniquet !


Voici venir ma rentrée à Poudlard. Je pense que je m'en souviendrais toute ma vie. J'étais littéralement tétanisée. Comprenez-moi, c'était la première fois que je me retrouvais avec des jeunes de mon âge, et même des plus vieux. Et encore, il n'y en avait pas une dizaine, il y en avait des centaines ! Comment voulez-vous qu'une petite blondinette de onze ans ne soit pas impressionnée par cette foule ? Pourtant mon père m'avait bien dit de garder la tête froide quoiqu'il puisse arriver et de ne surtout pas montrer ma gêne. J'ai fait ce qu'il m'avait dit : pendant tout le voyage dans le Poudlard Express et la procédure de répartition je suis restée distante et froide avec tous les élèves, m'efforçant de ne montrer aucune bribe de sentiment ou d'émotion. Lors de la répartition dans les différentes maisons, les élèves de premières années (j'en faisais bien sûr partie) étaient rassemblés dans le hall, avec les autres d'ailleurs, mais eux devaient attendre que le choixpeau magique fasse son choix pour leurs maisons. Comme de par hasard, pendant l'attente, je me retrouvais à quelques mètres d'un petite blondinette de onze ans qui me ressemblait comme deux gouttes d'eau. C'était elle, pas de doute possible...c'était Jessica. Ce sosie que je devais détester et que je détestais déjà d'ailleurs. Elle avait tellement l'air heureuse ! Moi à côté je ressemblais à un vrai zombie...pâle comme un cachet d'aspirine et droite comme un piquet...remarquez, j'ai toujours été plus palote que ma soeur mais bon. Elle fut envoyée à Gryffondor. Etaient envoyés là-bas les fiers et les courageux. Et moi où allait-on m'envoyer ? La petite associable de service ? A Poufsouffle peut-être, là où allaient ceux qui ne pouvaient aller nulle part ailleurs. A ma grande surprise, le choixpeau m'envoya à Serpentard, la maison des rusés et des persévérants. Je ne l'ai jamais avoué à personne, mais je redoutais d'aller là-bas. On disait qu'ils étaient méprisants envers tout le monde, sournois et prétentieux. Je n'étais pas du tout comme ça à l'époque alors pourquoi le choixpeau avait-il choisit Serpentard ?

La première semaine, je n'adressai la parole à personne. Le premier week end j'avais écrit à mon père, lui demandant pourquoi le choixpeau m'avait choisit Serpentard...il me répondit que la raison était simple : j'étais appelée à faire de grandes choses, j'étais brillante. Il avait raison, mes excellents résultats le confirmèrent tout au long de l'année, et même le reste de ma scolarité à Poudlard. Finalement, je commençais à bien aimer la compagnie de ceux de ma maison. J'avais belle et bien décidé de m'affirmer et de ne pas rester dans l'ombre. Entraînée par les autres filles de ma maison, je devins vite comme elle : une petite peste sournoise qui prenait un malin plaisir à mépriser les autres. C'était la même chose avec ma soeur, je la méprisais, je la rabaissais sans cesse. Malheureusement cette sale blonde était aussi bonne que moi à l'école...entre nous c'était toujours la course à l'excellence pendant les cours doubles Serpentard et Gryffondor. Ces deux maisons étaient d'ailleurs réputées pour se détester l'une l'autre. A cause de son caractère insolent et belliqueux, Jessica était souvent collée et à chaque fois je me forçais de ne pas en rire. Moi c'était le contraire j'étais vraiment un petit ange. En réalité j'étais une hypocrite finie envers les professeurs parce qu'en dehors des cours, rassurez-vous j'étais une jolie peste. Et bien évidemment j'étais très rarement collée.

Il faut que je vous raconte une étape très importante qui a marqué ma vie et qui m'a fortement aidé à l'aimer. Lorsque je suis rentrée chez mon père pour l'été 2009, il me serra très fort dans ses bras, m'annonçant qu'il avait gagné la grosse cagnotte du loto. A force de jouer, il avait fini par gagner. C'était vraiment incroyable ce qu'il nous arrivait ! On allait devenir encore plus riche ! D'ailleurs mon père ne perdit pas une minute pour nous réserver un séjour de luxe dans un hôtel californien. Le rêve, quoi ! En plus c'était la première fois que j'allais prendre l'avion et cela ne risquerait pas d'abîmer mon coeur. Ah oui il faut aussi que je précise que je n'ai jamais dit à personne que j'avais une anomalie cardiaque : quand on me demandait pourquoi je n'avais pas de cours de vol je les envoyais tout simplement balader sans donner d'explications. Mais revenons à la Californie. Mon père s'était payé un relooking complet et avait même rencontré une jolie californienne, avec qui il resta jusqu'à la fin de l'été, avant de rentrer en Ecosse. Je ne regrette pas d'avoir prolongé mes vacances en Californie de cette façon ! J'y ai passé deux mois absolument merveilleux. De plus, j'ai fait la connaissance de quelques californiennes qui m'ont tout appris sur la vie quotidienne qu'on menait ici : sea, sex and sun, ça se résumait à peu près à ça. Je dois admettre que j'y ai vite prit goût...au bout de deux mois je suis devenue une parfaite jeune fille de Los Angeles : j'avais 14 ans et je commençais bien entendu à me former comme une vraie femme, je ne portais plus que des tenues plus que provocantes, décolletés plongeants et jupes courtes très sexy. En gros, j'avais vraiment appris à me mettre en valeur et j'avais découvert le goût du vice. Eh oui, j'étais précoce ! Il faut dire que j'avais un succès fou auprès de la gente masculine depuis que j'étais revenue de Californie.

Toutes les bonnes choses s'étaient enchaînées depuis ce voyage. Alors que je commençais vraiment à m'affirmer, ma côte de popularité a grimpé à une vitesse phénoménale ! En même temps j'étais sûrement la plus jolie et la plus sexy fille du collège, j'avais tous les garçons que je voulais et en plus j'étais toujours aussi brillante d'intelligence puisque j'étais la meilleure élève de ma classe. Vous me direz, ce changement soudain de look en a surpris plus d'un. A commencer par ma soeur Jessica, qui devait être verte de jalousie à mon égard. Bien que nous étions pareilles physiquement, il était évident que j'étais plus belle, plus rayonnante et surtout beaucoup plus appréciée qu'elle. Fréquenter les classes moyennes de lui réussissaient plus, hélas ! En ce qui me concerne je suis devenue très prétentieuse mais je m'en moquais puisque quoique je dise, je restais quand même la plus populaire. Mais en réalité je n'aimais pas vraiment ce que j'étais devenue...je me sentais...superficielle ! Tout le monde m'aimait mais en même temps personne ne me connaissait. Je n'avais pas de véritables amis, je n'avais juste des gentils toutous qui voulaient être vus en ma compagnie. Ma soeur, c'était différent. Elle n'avait pas peur d'affirmer ce qu'elle était vraiment, elle était naturelle avec tout le monde et avait l'air de s'en ficher complètement de ne pas être comme moi. Et surtout, elle avait sûrement de vrais amis...c'était insupportable ce sentiment qui montait en moi, cette jalousie faisait que je voulais être comme Jessica ! Elle avait vécu tellement de choses que je ne pourrais jamais connaître ! Mais je ne pouvais pas me le permettre, si je dévoiler à mon entourage mon vrai "moi" je ne serais sûrement plus aussi populaire, alors je continuai de détester ma soeur. Le fait de savoir que je ne pourrais jamais lui ressembler me mettait encore plus en rogne contre elle. J'avais bien remarqué que ce garçon, Peter Snape, lui tournait la tête à ma chère soeur ! Alors j'ai décidé d'user de mes charmes et mon goût du vice pour le séduire, exprès pour la rendre jalouse et malheureuse. Surtout qu'il y allait sans hésiter avec moi si vous voyez ce que je veux dire ! Il nous ait souvent arrivé de nous bagarrer à coup de baguette magique avec Jessica, la plupart du temps il y avait match nul parce qu'on attirait tellement de monde que les professeurs arrivaient pour mettre un terme à l'affrontement. C'était les seules fois où j'ai eu des retenues. Etrangement, les disputes à coup de sortilèges se sont fait de plus en plus fréquentes, en particulier depuis que j'étais revenue de Californie. Pour conclure...on va dire j'étais à présent très riche, j'étais préfète puis préfète-en-chef de Serpentard, j'étais populaire et avais tous les garçons qui me plaisaient. En revanche, je n'ai jamais eu de vrais amis, je n'ai jamais pu être moi-même et je ne suis jamais montée sur un balais...génial, non ?

La fin de la dernière année à Poudlard arriva à grands pas. La vie était toujours pareille pour moi, j'étais toujours aussi studieuse et était sûrement promise à de très bons résultats aux Aspics. Malheureusement c'était aussi le cas de ma très chère soeur Jessica, qui termina sûrement dans les premières à Gryffondor. Je m'en fichais parce que moi aussi j'étais dans les premières à Serpentard, j'avais obtenu pratiquement que des O. Lorsque j'obtins mon diplôme des Aspics, je décidai de ne plus habiter chez mon père, je le laisserais désormais continuer tout seul. Cela était apparemment loin de le déranger. Quant à moi je me suis installée dans un quartier de Londres, préparant des études pour devenir Auror. Et oui je sais, bien que la plupart de mes anciens camarades de Serpentard se soient plus dirigés vers les Mangemorts, moi j'avais finalement décidé de rester du côté des forces du bien, malgré mon comportement. Je serais sans doute amenée dans le futur à croiser d'anciens copains ou camarades de Poudlard, qui auront peut-être changé de camp, ou pas. Pendant quelques années je n'avais plus revu la soeur que je détestais, il ne m'était même pas venu à l'esprit ce qu'elle était devenu, et à vrai dire je m'en fichais. Lorsque je postula pour un poste d'Auror au Ministère, je me doutais pas que je la retrouverais là-bas...